24/02/2013
Deux mois autour du Mékong à vélo quatrième partie: Vientiane Paksé par les plateaux du centre
20 février Vientiane à Thaoy Noy 116 km
Ce matin petit-déjeuner à 7 heures pour un départ prévu une demi-heure plus tard. Mais c'est compter sans les rencontres de dernière minute. Tout d'abord, un jeune Irlandais, qui voyant nos vélos chargés vient nous parler. Il a traversé les Amériques de l'Alaska à la Terre de Feu à vélo en 15 mois. Bien évidemment, cela ouvre le champ des discussions! Ensuite, nous tombons sur un Français, déjà vu la veille, qui vit en Thaïande. J'en profite pour lui demander son avis, carte à l'appui, sur les différentes options que nous envisageons dans la dernière étape de notre voyage, lorsque nous retournerons en Thaïlande. Mon choix serait plutôt de longer la frontière cambodgienne en se rapprochant de Bangkok. Christian serait plutôt tenté par une descente en train vers le sud pour aller au bord de la mer. Ma priorité étant de rouler, je privilégie toujours l'option qui nous permettra le plus grand nombre de jours à vélo. D'autre part, le trajet qui a ma faveur sera très certainement beaucoup plus tranquille que les plages du sud. Nous disposons encore d'une douzaine de jours pour trouver un terrain d'entente. Il y a aussi un aléas, la manière dont mon vélo va tenir!
Donc, notre départ se fera péniblement à huit heures passées. Il nous faudra affronter les chaleurs du début d'après-midi. Les premiers kilomètres sont effectués le long de la grande esplanade dominant le Mékong. A cette heure, somme toute matinale, nous sommes presque seuls.
Une fois arrivés à la limite sud de la ville, nous prenons une route secondaire qui nous permettra de rester au plus près du fleuve. Dans un premier temps, nous passons sous le pont qui communique avec la Thaïlande en enjambant le Mékong. Nous sommes passés sous ce même pont mais sur l'autre rive, il y a tout juste un mois, alors que nous roulions vers le nord de la Thaïlande. Un peu plus loin nous voyons distinctement la petite ville de Nong Khai, où nous avions séjourné deux jours.
Un voyage de deux mois, parfois cela paraît long, et à d'autres moments cela sembe très court. Je n'ai pas le sentiment qu'il y a déjà un mois, nous remontions la rive opposée du Mékong, et que nous avons parcouru presque deux mille kilomètres depuis. En effet, aujourd'hui nous allons dépasser les 2500 kilomètres.
Notre route, après le fameux pont "friendship bridge", pont de l'amitié en français, se transforme en piste. Tout d'abord elle est pleine de trous, ce qui rend la progression lente, pénible et dangereuse pour nos vélos chargés. Plus loin, elle se révèle plus plate, mais plus poussièreuse. L'expérience de la piste se déroulera durant quarante kilomètres. Nous retrouverons alors le goudron. Je m'y trouvais bien sur cette piste, bien qu'enveloppé de pousssière. Dans ces cas j'ai vraiment l'impression d'être parti loin. Et puis la poussière, certes elle n'est pas très agréable à respirer, mais la fumée noire des camions sur les axes goudronnés ce n'est pas vraiment mieux! Car, bien que plusieurs personnes nous aient dit que le trafic n'était pas très important au Laos, il est loin d'être négligeable.
Vers 13h30, une halte dans un petit restaurant de bord de route est la bien-venue. Nous y mangeons une belle assiette de soupe aux pâtes, accompagnée de crudités, comme bien souvent au Laos. Nous repartons pour 45 kilomètres sous une chaleur importante. Je décide de remplacer mon casque par le chapeau que je me suis acheté il y a deux semaines. Où est la sécurité optimale: garder le casque pour éviter les chocs en cas de chute, ou mettre le chapeau pour éviter les coups de chaud à la tête?
Vers les 16 heures après quelques recherches nous optons pour un logement dans la petite bourgade de Thaoy Noy. Les prix ne sont pas aussi bas qu'annoncés au Laos, bien qu'ils restent très abordables. Ces deniers temps, ils ont une fâcheuse tendance à augmenter rapidement d'une année sur l'autre. Par exemple la guest house dans laquelle nous avons dormi deux nuits à Vientiane, le prix annoncé dans notre guide 2013, qui en réalité datait de trois ans, car seule la couverture avec en gros 2013 avait était mise à jour, eh bien ce prix a été multiplié par trois. On nous a expliqué que ces pays asiatiques étaient en train de changer leur politique touristique. Ils ne seraient plus intéressés par le flux d'Occidents fauchés à la recherche de vacances pas chères. Ils se tourneraient plutôt vers une clientèle haut de gamme qui ne regarde pas à la dépense. Ainsi, nous avons constaté que les hôtels de bon standing se mettent à pulluler, et que la clientèle chinoise, équipée de grosses voitures, y est abondante. Je crois qu'en Europe nous ne sommes qu'au début de nos soucis économiques devant la montée en puissance de l'Asie avec ses milliards d'habitants, qui sont particulièrement durs à la tâche et de plus peu revendicatifs.
21 février Thaoy Noy à Paksan 67 km
Ce matin départ à 7h10, il commence à faire beau dès le matin. Finies les brumes matinales, nous pouvons assister au lever du soleil, ce que nous ne pouvions faire au cours des deux semaines précédentes. L'étape de la journée ne sera pas très longue, 67 kilomètres, que nous parcourons en moins de trois heures, à la moyenne de 24km/h. Notre étape prend fin vers les 10 heures, mais c'est agréable de pouvoir prendre son temps. J'en profite pour faire une grosse lessive, enfin grosse toute relative!
Nous somme dans une guest house très sympathique. Le propriétaire parle bien le français et sa femme l'anglais. Cette dernière nous offre des fruits à section en étoile de son arbre, caroube, je crois. Ce fruit nous l'utilisons en France pour la décoration de certaines présentations. Mais c'est la première fois que je mords à pleine dent dans ce type de fruit après l'avoir cueilli sur l'arbre. S'il est bien mûr, il dégouline d'un jus abondant un peu assidulé. Un couple de cyclistes allemands arrive un peu après nous. Au Laos ils ont suivi le même itinéraire que nous. Les deux jours qui viennent nous devrions encore faire route commune, puis ils partiront à l'est sur le Vietnam, alors que nous resterons au Laos en mettant la cap au sud.
22 février Paksan Viang Kham 91 km
Départ matinal, vers les 7h, après avoir concocté notre un petit-déjeuner à base de café froid, de lait concentré et de gâteaux pas très bons. Contrairement à la Thaïlande nous commençons à trouver la nourriture peu variée et pas toujours très appétissante. A part quelques exceptions nous n'avons jamais mangé un bon poulet rôti comme en Thaïlande.
Question nourriture à plusieurs reprises des cyclistes rencontrés nous ont fait des remarques à ce sujet en comparant avec les différents pays des environs par lesquels ils sont passés.
Le ciel est couvert, ce qui est agréable pour rouler. Cependant, un vent irrégulier se lève. Jusqu'à présent nous n'avions pas connu ce phénomène météorologique.Serait-il lié à l'approche des premières pluies de mousson, qui d'ici un mois au plus tard vont sévir?
Tout surpris, nous voyons arriver Stéphane, qui nous rattrape. Il nous dit un grand bonjour. Je suis tout content de le voir. Il a bien trouvé le petit mot que je lui avais laissé. Manifestement la brouille n'est pas d'actualité!
Tout en roulant, un petit clic métallique m'inquiète. Je m'arrête, le constat est sans appel, encore un rayon cassé. J'essaye de rejoindre au plus vite Stéphane et Christian qui me précèdent de cinq cents mètres. Je vais mettre plusieurs kilomètres, et enfin ils m'entendent les appeler. Ma roue n'est presque pas voilée. Nous atteignons le prochain village et nous effectuons la réparation. J'utilise le rayon, un peu plus court que les miens, celui que Stéphane m'avait donné il y a dix jours. Ca a l'air d'aller. Il ne m'en reste plus qu'un dernier. Notre itinéraire prévu dans quelques jours à travers pistes, il n'est plus question d'y penser. Nous allons rester sagement sur route goudronnée avec l'espoir d'atteindre Paksé dans quelques 600 kilomètres, sans nouvelle casse.
Après le réparation Stéphane nous dit au revoir, cette fois définitivement. En effet, il compte encore parcourir plus de 120 kilomètres aujourd'hui, ce qui lui fera une étape de quelques 200km! Le 3 mars il compte être à Bangkok, ce qui fait des étapes bien supérieures à cent kilomètres chaque jour.
A l'étape, dans un village sans relief de croisement de routes, dans un vent fou, qui soulève des nuages de poussière nous trouvons après bien des recherches, un logement convenable. Nous y retrouvons notre couple d'Allemands. Nous déjeunons d'un excellent poulet bien grillé badijonné avec une sauce au citron. Le restaurant est une cour des miracles, qui vibre au passage des camions et des cars, et où chats, chiens, poules et coqs viennent quémander quelques restes, et même vont directement dans les poubelles se servir sous le comptoir! Mais tout se passe dans le calme et l'impassibilité asiatique.
23 février Viang Kham à Nahim 44 km
Ce matin nous allons quitter pour quelques centaines de kilomètres la grande route du bord du Mékong. Cependant le trafic restera relativement important, car la frontière du Vietnam est à une centaine de kilomètres et le transport routier y est assez important. Mais les gros camions ne sont pas les plus dangereux, car ils sont très respectueux des cyclistes. Notre guide (livre) parle d'un trafic de chiens entre la Thaïlande et le Vietnam, ces animaux étant consommés dans ce pays. Certains poids lourds en transporteraient jusqu'à un millier. Ce commerce serait très lucratif.Nous n'avon pas entendu aboyer.
Nous nous attendions à de très longues montées. Il n'en est rien. Peut-être 500 mètres de dénivelé, mais nous les remarquons tout juste. Il faut dire que cela fait 45 jours que nous roulons et les muscles sont bien entraînés.
Les paysages deviennent plus jolis que ceux de ces derniers jours. Les formations karstiques font leur apparition. Il est étonnant de voir ces grandes falaises calcaires de couleur noire. Par moments, on pourrait se croire dans certains cirques de roches métamorphiques du Massif Central, alors que nous sommes en pleine zone calcaire, étrange!
Vers 10 heures nous atteignons notre but de la journée. Nous trouvons un logement de très bonne qualité. A 12h30 nous prenons le bus pour aller visiter la grotte de Tham Konglor située à 45 kilomètres. Un trajet en bus de temps à autre n'est pas désagréable! Nous remontons une immense vallée toute plate à la terre aride, entourée de belles falaises noires.
La visite de la grotte s'effectue en pirogue à moteur. En fait, il s'agit d'une rivière sousterraine qui traverse une montagne sur 7,500 km. Le trajet aller-retour s'effectue en deux heures. Par endroits, il n'y a pas beaucoup d'eau et la pirogue émet des gémissements sinistres en raclant le fond! A une étroiture de la rivière, notre équipage, deux adolescents, nous fait descendre Christian et moi, pour faire franchir à l'embarcation une petite cascade. Manifetsement ils s'y prennent assez mal et la pirogue se remplit. On vient à la rouscousse pour les aider à sortir le bateau des rapides, car il s'alourdit dangeureusement. Il s'ensuit une bonne séance d'écopage.
Cette visite est intéressante et nous ne regrettons pas d'y être venus. Nous sommes aussi contents de nous être logés à 45 km, car le lieu est envahi d'une masse de touristes occidentaux qui cherchent le gîte et le couvert. Je suis toujours étonné de voir ces points de focalisation d'Occidentaux, alors qu'en dehors de ces endroits précis, nous n'en voyons quasiment aucun. D'autre part, il ne s'agit pas de retraités qui cherchent à occuper leur temps définitivement libre, mais de jeunes hommes et femmes entre 20 et 35 ans, qui se baladent des mois durant. Le problème de l'emploi en Occident n'a pas l'air de les préoccuper, ou alors c'est parce qu'ils n'en trouvent pas qu'ils partent se promener? Cela reste un mystère pour moi.
24 février Nahim à Lak Sao 59 km
Ce matin nous disons au revoir à Stefie et Marcus, le couple d'Allemands avec lequel nous faisons route depuis trois jours. Aujourd'hui nous attaquons par une côte de 8 kilomètres d'entrée. L'envie de pédaler n'est pas très forte. Je suis à l'écoute de tout bruit, qui pourrait se produire sur mon vélo, avec la peur d'un nouveau rayon cassé. Ne nous laissons pas submerger par le stress!
La route, ce matin, est magnifique, elle suit une vallée encaissée entre de belles montagnes, qui viennent s'immerger dans une forêt aux très hauts arbres. Le vent est bien souvent défavorable, mais l'étape est assez courte. Vers 9 heures nous faisons une longue halte dans une petite échoppe en bord de route. Nous y buvons un café chaud et mangeons quels gâteaux. Nous avons du mal à repartir tellement l'ambiance est paisible. Nous sommes dimanche et la circulation est faible. Cela nous change de la majorité des routes que nous avons parcourues depuis notre arrivée dans le pays.
Un serpent mort en bordure de route. J'en fais quelques photos et le prends par la queue. Les véhicules, qui passent freinent et les conducteurs sont intrigués. Avis aux amateurs: qui peut donner le nom de ce serpent?
k
06:48 Publié dans voyage à vélo | Lien permanent | Commentaires (8)
15/02/2013
Deux mois autour du Mékong à vélo, troisième partie Luang Prabang à Vientiane 400 km
13 Février Luang Prabang à Kiou Ka Cham 78 km
Ce matin, nous partons à trois, avec Stéphane, sur une portion de route qui passe pour l'une des plus appréciées des fous des grands voyages à vélo. Le temps reste voilé, la visibilité réduite, ce qui enlève sans doute au spectacle des montagnes qui nous entourent. Le relief est accidenté, nous allons subir deux montées, l'une de 10 km et la seconde de 20 km, mais jamais au-dessus de 10% de déclivité. J'arrive toujours à garder une vitesse de l'ordre de 8 ou 9 km/h. On est loin des terribles pentes thaïes. Le dénivelé est cependant important, sans doute supérieur à 1500 mètres. Stéphane me tire de temps en temps, en me coupant le vent, et ça le fait rigoler de voir comme je m'acharne sur mon vélo pour monter.
Mais l'intérêt de la journée, à mon avis, ne sera pas dû au panorama, certes joli mais sans plus, mais dans les rencontres de Martiens que nous faisons en chemin. Sur la journée on va s'arrêter à plusieurs reprises, lorsque nous rencontrons des cylos lancés dans des périples au long cours. Tout d'abord un couple d'Allemands en route depuis plus d'un an, puis un couple de Belges aussi parti depuis longtemps. Une fois arrivés à l'étape, quatre jeunes Français en route depuis deux ans et demi font un bref arrêt avant de repartir vers Luang Prabang avec une arrivée très probablement de nuit. Alors arrive un OVNI, un couple de Belges sur la route depuis presque deux ans, chevauchant un très étonnant tandem. La discussion avec eux est un grand moment de plaisir. Ils viennent de traverser l'outback australien avec leur drôle d'engin. Ils terminent leur tour en Asie et repartiront bientôt du Cap pour traverser l'Afrique. Ces routards du vélo constituent une population étrange. Ils ne rêvent que d'errance et de fuite en avant avec toujours avec au coin des lèvres un sourire béat. Ce couple de Belges comme bien d'autres, au cours de leur longue itinérance, ce qui généralement les a le plus marqué c'est le Chili, la Bolivie en traversant le désert de l'Atacama et l'altiplano. Je dois dire que ce que je vois de l'Asie est vraiment loin de m'enthousiasmer comme ces immenses zones sud-américaines. Mais ne comparons pas trop, ce que nous voyons est tout de même intéressant, même si les grands espaces des Andes m'ont beaucoup plus marqué!
Sur la photo on voit de gauche à droite le couple d'Allemands sur la route depuis pas mal de temps, Christian, et puis Stéphane qui en est dans son huitième mois de vélo à travers l'Asie.
14 février Kiou Ka Cham à Kasi 95 km
Au lever depuis la terrasse de notre guest house nous avons une vue imprenable sur les vallées tout en bas et le brouillard, que pour une fois nous contemplons de haut.
La route de la veille monte le long de la crête aux deux bosses, que l'on voit plonger dans les brumes.
Après une bonne nuit, nous partons avec l'intention de rejoindre directement Vang Vieng, plus de 150 km. Cela me semble beaucoup, mais Stéphane ne doute pas. Il paraît qu'il y a pas mal de descente. Psychologiquement, je me mets dans l'état d'esprit d'atteindre le but fixé. Mais les 25 premiers kilomètres constituent une immense montée et après une courte descente ça repart ver le ciel. Très vite nous réalisons que nous ne ferons pas les 150 kilomètres prévus, bien que Stéphane seul les aurait effectués sans problème. En effet, nous parcourerons 95 kilomètres, ce qui est déjà pas mal pour l'entraînement que j'ai. Au cours de ce trajet, que l'on nous annonçait en descente, j'ai eu l'impression qu'il n'y avait que des côtes et le thermomètre est monté à plus de 40 degrés. Sur la route, beaucoup de circulation, essentiellement des Chinois avec de grosses voitures allemandes. Le camarade Montebourg devrait leur faire la remarque et leur dire d'acheter français! Pour une route tranquille, comme on nous l'avait prédit, nous avons été servis. En plus, dans leurs grosses voitures, ils doublent n'importe où, et attention dans les virages, s'il y a un camion en face, on risque de devoir s'effacer rapidement pour laisser passer une énorme BMW ou un Porsche Cayenne en train de dépasser!
Le paysage karstique est joli, mais le temps voilé, une fois de plus, enlève tout relief. Heureusement nous croisons quelques fous du vélo pour nous faire rigoler. En particulier, un couple de paysans de Colias dans le Gard, tous les deux la soixantaine bien avancée. Ils ne doutent de rien et à 14 heures par 40 degrés ils sont lancés dans une interminable pente de vingt kilomètres, que nous sommes (heureusement) en train de descendre. Ils traversent le Laos en arrivant du Cambodge et vont enchaîner par le Vietnam, ben voyons tout est normal! La femme râle un peu avec son accent chantant du Midi, mais à peine, sans perdre son sourire. En effet, son mari lui a dit, c'est juste une bosse, mais il n'a pas précisé qu'elle faisait vingt kilomètres et que la pente était à 10%! Bon les 14 heures et les 40 degrés ça ne compte pas quand on habite le Gard!
15 février Kasi à Vang Vieng 60 km
Aujourd'hui l'étape sera de courte durée, 60 kilomètres sans grand dénivelé. En trois heures nous arrivons à Vang Vieng, tout en prenant notre temps. Nous nous arrêtons en chemin encore une fois pour discuter avec un couple de Chtis en voyage à vélo pour 15 jours. Arrivée à Vang Vieng vers les 11 heures. La région montagneuse qui entoure la ville est hérissée de pics, l'effet est magnifique. De notre chambre nous embrassons "cette forêt de pics". D'après notre livre guide , il s'agit d'un site d'escalade majeur en Asie.
Mon vélo continue à avoir des défaillances. Une gaine de dérailleur s'est ouverte, j' en ai trouvé une neuve. Le pédalier émet des bruits des plus inquiétants. Après force graissage, les craquements sinistres se sont atténués. On verra à Vientiane, si je dois changer l'axe et les roulements.
16 Février repos à Vang Vieng
Le lever du jour et l'arrivée du soleil sur les montagnes en face de notre fenêtre, je les guette avec l'espoir de faire de magnifiques prises de vue. Le brouillard est du meilleur effet, mais les couleurs sont estompées. Je vous laisse juger:
La journée s'est écoulée à se balader dans la ville de Vang Vieng. La grosse réputation de débauche et de soûlographie de la ville a pris fin il y a quelques mois, suite à une intervention musclée de la police et de l'armée.
N'étant pas dans le même hébergement que Stéphane, nous nous étions donné rendez-vous devant un magasin de vélos hier soir à 18 heures. Malheureusement, nous ne nous sommes pas attendus devant le même magasin, ce qui fait que nous ne nous sommes pas trouvés. Ce matin nous nous sommes croisés, il semblait en colère, sans doute pensant qu'on l'avait laissé tomber. Dommage, j'avais bien aimé les quelques jours passés avec ce gros baroudeur. Je lui ai mis un petit mot sur la porte de sa paillotte pour lui dire merci pour son aide technique et le plaisir d'avoir fait un bout de chemin ensemble. Je suis un peu triste que cela se termine de cette façon. Mais la vie et la route continuent!
17 février Vang Vieng à Phonhong 84 km
Ce matin nous partons à 7h30. La route est sans difficulté, la montagne est derrière nous. Seule curiosité rencontrée: lorsque nous arrivons à proximité d'un grand lac, à même le bord de la route un marché est installé. Tous les étalages sont identiques et proposent des poissons séchés.
Nous arrivons tôt, heureusement car la chaleur en plaine est intense. Petite bourgade à l'aspct désolé et sale toute en longueur en bordure de route. Le logement est de qualité pour cinq euros chacun. A proximité nous avons la possibilité de manger correctement, nous y allons midi et soir. Une soupe aux pâtes accompagnée d'une grosse assiette de verdure, salade, haricots verts crus et autres plantes qui se rapprochent de la menthe. Les haricots ont une particularité, ils sont très longs une quarantaine de centimètres et ils sont sans fil, j'adore je les croque par poignées!
18 février Phonhong à Vientiane 76 km
Départ 7h15. Je commence par aller dire au-revoir à notre cuisinière de la veille qui s'affaire devant ses fourneaux. Elle est toute contente et me sourit largement.
Ce matin encore un tronçon de route sans caractéristique, presque uniformément plat, de la circulation modérément, quelques camions qui crachent une fumée bien noire. Nous pédalons rapidement, ce qui nous permet de faire une halte d'assez longue durée à 50km.
L'arrivée dans Vientiane n'est pas très belle. Sur une dizaine de kilomètres une longue rue au trafic important que nous remontons dans la chaleur de midi. Nous commençons par un tour involontaire de la ville avant de nous repérer. Nous éprouvons quelques difficultés à trouver un logement, mais tout finit bien.
Nous passons l'après-midi à rechercher les deux magasins de vélos que l'on nous a indiqués. Le premier, impossible à trouver, dommage car il est tenu par un Français. Nous finissons par dénicher le second au fond d'un quartier perdu de la ville. Heureusement j'ai l'adresse écrite en laotien sur une feuille. En faisant lire ces renseignements de loin en loin, une femme finit par nous donner l'indication précise, qui nous permet d'atteindre ce magasin de cycles. C'est le réparateur de Vang Vieng qui me l'avait écrite à ma demande.
J'explique mon problème d'axe de pédalier. Le diagnostic est rapide, pièce à changer. J'ai rendez-vous pour demain 9 heures. Il me faut maintenant bien identifier la route afin d'être en mesure de revenir sans difficulté. Il est 16 heures, la chaleur et le trafic sont très forts. Pour le moment la petite capitale paisible nous ne la voyons pas trop!
Nous partons nous promener à pied à la tombée de la nuit le long de la grande promenade du Mékong. L'atmosphère y est beaucoup plus sympathique, ce qui nous réconcilie avec la ville. Une foule importante déambule le long de cette immense esplanade. De nuit, la ville prend un apect plus agréable bien qu'elle semble plus délabrée dans la pénombre.
19 février Vientiane
Ma priorité ce matin, c'est de porter mon vélo chez le réparateur. Ca commence mal, il n'arrive pas à désolidariser l'un des bras de pédalier, car sans doute l'oxydation ou un frein filet trop fort a fait son effet. Le mécanicien essaye à grands coups de marteau, à part déformer l'aluminium, rien ne se passe. On en vient à la scie, et du coup c'est l'ensemble pédalier, plateaux moyeu et bras de pédalier, le tout shimano, que je fais changer. Cela me coûte 35 euros main d'oeuvre comprise. En France il faut compter 100 euros au moins.
Le temps que les réparations soient effectuées je me promène dans les environs dans un grand espace de temples et de stupas.
Demain nous allons attaquer la dernière partie de notre périple au Laos, de Vientiane à Paksé en passant par le centre, cet itinéraire fait à peu près mille kilomètres. Tout d'abord trois cents kilomètres plats le long du Mékong, puis deux cents kilomètres en montagne, qui nous feront nous enfoncer dans le centre du pays, mais sur route goudronnée. A partir de Mahaxai la route risque de se transformer et ne plus être goudronnée sur trois cents kilomètres. Pour le moment nous n'avons pas d'indication sur ce tronçon, aucun des cyclistes rencontrés n'ayant suivi cette route . Nous savons seulement qu'une rivière n'est pas franchissable en voiture, mais à vélo nous devrions trouver une pirogue pour nous permettre de traverser. Nous atteindrons alors la région du plateau des Boloven et la ville de Pakson. De là en une centaine de kilomètres nous atteindrons la frontière thaïlandaise quarante kilomètres après la ville de Paksé. Nous devrions rentrer en Thaïlande entre le 3 et le 6 mars.
Pour cette dernière partie au Laos, qui s'étendra sur une douzaine de jours, je vais ouvrir une nouvelle page. Je ne pense pas que nous aurons beaucoup de points internet au centre du pays. En contre-partie j'espère que nous trouverons des coins beaucoup moins envahis par le tourisme de masse.
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