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21/06/2018

Virée à 3 entre Argentine et Chili à travers le désert d'Atcama

KA Partir d'aujourd'hui je mets le compte-rendu de la journée en tête de blog (bien entendu s'il y a du wifi).

Bonjour

 

 Voilà arrivée la fin du voyage, les trois derniers jours 27, 28 et 29 novembre. Il était temps d'arriver car la saison des pluies commence et cela devient moins agréable et beaucoup plus dangereux.

Le bilan 61 jours de Salta à Salta, 3666 km, 29008 m de dénivelé, 241 heures sur le vélo.

Comme toujours ces voyages à vélo sont des expériences denses en émotions et en efforts, mais il n'est jamais facile de quitter les siens pour des périodes somme toute longues, et nous disons un grand merci à ceux qui nous ont suivis et mis de nombreux petits ou longs mots de soutien, car parfois nous nous sentions un peu seuls dans ces coins hostiles de l'Argentine.  Partir un peu à l'aventure c'est bien, mais il faut décider de partir malgré les interrogations, et ce n'est pas si facile, car on a de multiples raisons impérieuses de rester à la maison, ON PART TOUJOURS MALGRÉ.

Un grand merci à tous

ET voilà les trois derniers jours

27 Novembre le Carril au lieudit le Maray 42 km 1079 m de dénivelé

Nous sommes très proches de Salta et nous avons encore une bonne semaine avant le décollage de notre avion le 5 décembre.

Le problème c’est que nous sommes acculés dans des zones où les routes deviennent très passantes et les Argentins ne sont pas des grands spécialistes de l’anticipation en matière de conduite automobile. Comme les vélos ils n’en voient pas trop sur leurs routes ils ont bien souvent l’air d’être surpris et ils nous frôlent.

Donc à partir de Carril nous espérons qu’en prenant la route de Cachi nous échapperons à ce trafic important et un peu brouillon.

Nous démarrons vers les 8h, et effectivement assez rapidement, dès la sortie de la ville, la circulation s’est beaucoup réduite. De grandes forêts nous entourent. Après 10 kilomètres de pente très douce nous attaquons une vraie route de montagne.

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en quittant l'hôtel

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rencontre sur la route

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Le panorama est magnifique, nous sommes en zone de luxuriance. Mais la forêt est assez vite remplacée par une végétation beaucoup plus dispersée au milieu de laquelle des champs de cactus apparaissent.

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Pause repas midi sur le bord de la route

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lieu pour le repas bienvenu

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notre habituelle platée gros efforts avec riz et œufs préparés la veille

Nous allons monter jusqu’à un lieu-dit le Maray où se trouve un petit groupe de maisons dont une auberge. La fatigue se faisant sentir je propose à André de nous arrêter.

La chambre qui nous est proposée est rustique et la douche c’est franchement rigolo. Le patron va chercher un seau d’eau chaude qu’il verse dans un récipient en hauteur, et par gravité l’eau coule. Seul petit hic, j’ai toutes les peines du monde à faire fonctionner le pommeau de douche. Après moultes manipulations, enfin un petit jet sort, presqu’un goutte à goutte. Dans le fond ce n’est pas plus mal, car le récipient contient de l’ordre de 5 litres d’eau.

Le patron nous concocte un repas. La viande est comme toujours archie cuite et dure. Son goût est très particulier, je ne serais pas étonné qu’il s’agisse de lama.

 

28 Novembre le Maray au Carril  42 km 1079 m de dénivelé

Au réveil nous sommes accueillis par une pluie assez forte. La vallée est complètement bouchée.

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Il n’est plus question de monter vers le col à 3400 m, d'autant plus que la route un peu au-dessus se transforme en piste. Donc sans regrets nous faisons demi-tour, avec d’autant moins de regrets que la ville de Cachi nous y sommes passés il y a 45 jours lorsque nous étions sur la Ruta 40.

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le patron et ses enfants

 

 Nous sommes à 2200 m d’altitude. Nous allons redescendre les 42 km montés la veille. Par endroits la route est propice aux éboulements. D’ailleurs avec la pluie par endroits la chaussée est couverte de pierres, certaines de plusieurs kilos. Dans ces passages nous ne chômons pas.

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Il pleut vraiment 

Vers les 10 nous avons rejoint notre hôtel de la veille. Nous nous y arrêtons. En effet, que nous attendions notre ici ou à Salta cela revient au même. D'autant plus qu’à partir du Carril nous retrouvons le trafic de la N 68, et sous la pluie cela est encore plus dangereux.

 

29 Novembre Le Carril à Salta  37 km

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on quitte l'hôtel et son charmant personnel

 

Le dernier jour est arrivé. 61 jours que nous avons quitté Salta. Il nous semble que c’était la semaine dernière, et non cela fait deux mois. Que de choses nouvelles nous avons vécues au cours de 3666 km.

Ces 37 derniers kilomètres sont dangereux, sur une route sans protection latérale et des conducteurs qui pour la plupart ignorent toute distance de sécurité en doublant des vélos.

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dernière photo avec les sacoches encore 20 km

Enfin nous retrouvons rapidement notre hôtel de Salta où nous avons laissé nos cartons. La boucle et bouclée.

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on range et il ne restera qu'à mettre les vélos dans leur carton pour l'avion

les 25 et 26 novembre

25 novembre Cafayate à la Viña 107 km 630 m de dénivelé

Ce matin nous partons relativement tardivement car nous pensons bivouaquer après avoir remonté les gorges de Cafayate. Nous disons au revoir au personnel de la Ruta 40 qui a vraiment été adorable.

 

Dans un premier temps nous longeons de grandes propriétés viticoles, puis nous rentrons dans de sublimes gorges que nous allons suivre sur 80 à 90 km. Les couleurs de roches sont incroyables, mais malheureusement il fait gris et les contrastes sont atténués.

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Il y a pas mal de circulation, nous somme en we et de plus cette route est très empruntée par les étrangers. Nous allons rencontrer trois couples de Français en voyage avec voiture. Étonnement deux couples sont lorrains et le dernier alsacien.

Dans la première partie de la gorge nous restons scotchés à tous les virages tant cette nature est magnifique.

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Nous rencontrons un cyclo hollandais avec lequel nous discutons longuement. Il nous apprend que 47 km plus loin il y a possibilité de se faire héberger. Donc nous laissons tomber l’option bivouac car il n’est même pas midi.

 

Nous faisons notre halte de midi dans une gorge en amphithéâtre très touristique. Nous y prenons notre repas à partir de notre riz habituel accompagné de jambon cru et d’œufs.

 

Deux couples de Français qui visitent le lieu engagent la conversation.

 

Vers 14 h nous repartons, et malgré le vent défavorable, mais pas trop fort nous avançons bien. Nous atteignons vers 16h le point indiqué par le Hollandais, manifestement le lieu est agréable. Problème il nous est demandé un prix important comparativement à ce que nous payons habituellement, de l’ordre de 15 euros chacun. Pas de quoi fouetter un chat mais question de principe.

 

On nous indique que trois km plus loin il y a un hostal. Donc nous n’hésitons pas et nous voilà repartis.. une fois sur place l’employée nous dit qu’ils ne louent plus d chambres.  

 

Cependant elle nous indique qu’à 12 km dans le village de la Viña il y a de quoi se loger. Nous voilà repartis pour 12 km. Nous arrivons à ce nouveau village vers le 17h. C’est un peu le jeu de piste pour trouve cet hospedaje. Enfin nous y voilà. Encore quelques péripéties pour que la propriétaire vienne. Enfin nous sommes installés dans un endroit charmant.

 

Repas du soir dans la station service à l’entrée du village.Une télé pour voir la finale des Liberadors, mais le match une fois de plus est reporté, car les joueurs ne se sont pas remis des violences qu’ils ont subies.

 

26 novembre La Viña à Le Carril 51 km 331 m de dénivelé

 

Nous avons passé la nuit dans un lieu très tranquille. Nous ne sommes pas pressés de partir, car nous avons tout notre temps. Nous sommes vraiment impressionnés par les stridulations des cigales, qui se mettent à chanter dès le matin.

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on prend le temps ce matin avant le départ

Nous croisons au démarrage un couple à vélo, lui est allemand et elle espagnole et ils travaillent à Lausanne.

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A part cette belle rencontre toujours intéressante avec des cyclos au long cours,  une autre belle rencontre va avoir lieu. Un pick-up bleu nous double avec grands signes, il se gare plus loi et son conducteur nous attend en descendant. Il nous dit qu’il est cycliste. Il nous demande de quel pays nous sommes. Lorsque nous annonçons la France il nous indique qu’avec son épouse l’année dernière il a remonté le canal du Midi et que l’année prochaine ils ont l’intention de retourner en France en Champagne. Il nous invite à passer la nuit chez lui lorsque nous rentrerons sur Salta le premier ou deux décembre.

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Vignes le vin est souvent bon et le malbec très bon

Mais même si la fin du voyage approche j’ai une incroyable envie de pédaler, sans doute ma forme physique ne fait qu’augmenter.

 

24 Novembre Cafayate

 

Deuxième  jour à Cafayate, cela nous fait un peu de repos et aussi cela nous permet de ne pas arriver trop tôt à Salta car si nous rentrons directement il ne reste que 250 km que l'on peut parcourir en deux jours.

Demain nous reprendrons la route avec un petit détour une nouvelle fois vers Cachi, mais par une autre route que la 40, cela nous permettra de parcourir encore de l'autre de 500 km avant de mettre un point final à notre voyage.

En attendant quelques photos de la ville de Cafayate.

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place centrale comme dans tous les villages et villes d'Amérique du Sud, un endroit toujours agréable et arboré

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Comme tous les jours les nuages grossissent pour donner des pluies d'après-midi. pour le moment juste de quoi rafraîchir les cyclistes, mais à partir du 15 décembre les pluies seront beaucoup plus fortes, et moi je serai dans le Xoulces Hourra!!!!

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vue de la terrasse de notre pension

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23 Novembre Cafayate

 Aujourd’hui on ne bouge pas. Cela faisait 43 jours que nous ne nous sommes pas arrêtés. Le fait d’avoir relâché la pression on se laisse vite envahir par la torpeur.

La ville de Cafayate est une petite ville tranquille.

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Notre hostal

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Cqfayate c'est la vigne

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chien argentin, spécialité  on dort sur le dos

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vue de la place centrale

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22 novembre Amaicha del Valle à Cafayate 68 km 160 m de dénivelé

 

Dans ce petit village nous avons passé la nuit dans un petit hostal agréable. J’étais passé dans ce hameau il y a maintenant 5 ans, nous étions allés dans un petit gîte pas très loin d’où nous logeons. L’ambiance était différente, la propriétaire n’arrêtait pas de nous épier. Avait-elle peur que l’on dégrade ou que l’on vole ?

Donc aujourd’hui l’étape se fera en terrain très connu. En effet, cette étape je l’ai déjà parcourue deux fois, la première il y a 5 ans et la seconde il y a un peu plus d’un mois avec André. Mais les deux fois dans l’autre sens.

Cette Ruta 40 est très agréable, belle montages jolis vignobles et circulation réduite. Cela nous change de ce que nous avons connu il y a quelques jours sur la N38.

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Nous nous arrêtons dans une distillerie où nous goûtons différents alcools blancs, mais un soupçon, car nous avons encore une trentaine de kilomètres à pédaler et le soleil commence à frapper fort.

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J' adore cette petite phrase

Nous croisons un jeune couple à vélo. Des Luxembourgeois lancés dans un périple de deux ans à travers l’Amérique du Sud. Nous avec nos deux mois et quelques cacahuètes on fait vraiment charlots !!!  

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Quelques kilomètres plus loin rencontre avec un Allemand qui lui aussi est lancé dans un long périple à vélo, de 10 mois seulement.

Nous retrouvons nos petites habitudes dans notre fameuse auberge la Ruta 40.

20 novembre  Conception à Tafi del Valle 87 km 1660 m de dénivelé

 

Aujourd’hui belle et difficile étape en perspective. Nous quittons Conception vers les 7h. Dans un premier temps 24 km dans le bruit et la fureur de la N38. Heureusement il y a une petite bande latérale, qui nous donne une bonne protection.

Puis nous mettons le cap sur la montagne. Encore une quinzaine e km plats qui nous conduisent au pied de la longue montée de plus de 445b km qui va nous conduire dans cette petite ville de Tafi del Valle.

Du pied de la montagne, nous distinguons trois plans différents, les trois de belles dimensions. En effet, nous sommes à une altitude de 400 m et le col que nous convoitons se trouve à 3050 m, cad plus de 2600 m au-dessus.

Les deux premiers plans sont couverts d’une forêt tropicale et le dernier est dénudé.

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Voilà  ce qui nous attend

Aujourd’hui nous allons monter un peu au-dessus de la limite de la zone de forêt.

La circulation est beaucoup moins agressive. La route serpente au fond d’une magnifique gorge qui recèle une belle rivière, sans aucun doute un paradis pour les truites.

La montée est très divertissante, bien que la pente ne faiblisse jamais. En effet, finies les immenses lignes droites où tout repère est absent. De belles courbes permettent des changements de perspectives permanents. Cette forêt dans ce grand versant est presque un anachronisme. Depuis 3000 km nous ne voyons que sable, désert ou des buissons épineux aux épines acérées, longues de plusieurs centimètres et particulièrement dangereuses.

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montée  dans cette forêt sur 40 km

Et là soudain nous plongeons dans un univers de verdure très dense. Il nous faut en profiter car une fois passée la zone de forêt l’aridité de l’altitude reprendra les commandes. De plus sur l’autre versant à la descente nous allons retrouver l’ambiance Atacama et son aridité.

Alors que nous nous arrêtons pour mouiller nos chapeaux au niveau d’une petite cascade, des petites boules rouges attirent mon regard. Des fraises des bois ! J’en cueille une poignée que nous mangeons avec André. Très déçus aucun goût, nous avons l’impression de manger une poignée de minuscules pépins.

Vers 13h nous faisons la pause casse-croûte au pied d’une petite chapelle dédiée à la « Vierge des fleurs ».

Nous arrivons au village vers les 16H.

 

21 NOVEMBRE  Tafi del Valle à Amaicha del Valle 56 km 1095 m de dénivelé

 Après une nuit agréable dans ce petit village nous effectuons une belle montée. On se croirait dans un col des Alpes, de l’herbe bien grasse, des vaches, des chevaux, des moutons.

Du col changement de décor radical, nous plongeons à nouveau dans l’ambiance Atacama.De plus la route de très bonne devient une succession de raccords sur un goudron qui a fait plus que son temps.

 

18 Novembre Catamarca à la Cocha 87 km 450 m de dénivelé

 

Le départ de notre hostal ce matin est étonnant comme bien souvent dans ces pays. D’abord petit-déjeuner prévu à 7h plutôt 7h30. Il pleut assez fort donc pas d’affolo. Nos vélos ont été mis sur le toit par un escalier en fer très étroit, tout un poème pour les monter la veille. Et bien entendu ce matin le permanent de garde ne trouve plus la clef du portail d’accès. Mais encore pas d’affolo après moultes recherches les fameuses clefs réapparaissent.

Départ sous la pluie dans une ambiance tristounette. Des grandes flaques partout dans cette ville vide d’un dimanche matin. Même par endroits des petits torrents traversent les rues. Il ne pleut pas souvent, mais quand il pleut ce sont des quantités. Mais normalement c’est plus tard dans l’année.

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départ dans un petit matin triste et mouillé

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chien argentin plongé dans des rêves renversants devant son récipient d'eau

Je suis optimiste en pensant que ça va vite se calmer. Mais non, il va pleuvoir une bonne heure. La route n’est pas très agréable dans ces conditions. Enfin ça se calme, mais en ce dimanche matin contrairement à nos attente il y a du trafic, plus que ce à quoi nous étions habitués jusqu’à présent, cela enlève un peu de charme à la balade à vélo.

 

Après 60 km, un petit restaurant bonne platée de pâtes. Un pick-up, nous demandons au chauffeur s’il peut nous avancer dans la partie suivante qui n’est pas très agréable. Il nous fait faire un bond de 25 km et nous lâche pour une nouvelle petite étape de rêve de 27 km.

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les vélos chargés dans le pick-up

 

Petit hôtel attenant à une station-service, très sympathique et nous pouvons payer carte bleue pour la première fois. Cela nous arrange bien car le liquide commence à manquer et nous sommes dans un grand we de 3 jours, donc pas de change possible.

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La milanésée platée pour déménageur

 

19 Novembre  la Cocha à Conception 53 km  150 m de dénivelé

 

 Ce matin très beau temps, nous partons à 6H30 la route présente une belle bande de sécurité et nous allons faire une très belle séance de pédalage, certes courte, car à 9h nous sommes arrivés.

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la chaîne de montagne que l'on va traverser demain

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une rivière sans doute générée par les pluies d'hier

Cette petite ville j’y étais déjà passé avec Flora au cours d’une autre traversée. Elle est un peu décrépie, on sent que l’argent manque dans le pays pour l’entretien des façades.

 

Nous descendons dans un hôtel au charme plus que désuet je dirais au charme fané, mais nous avons un lit donc tout va bien, et le personnel comme presque toujours est très serviable.

 

On peut même faire du change chez le bijoutier dont la boutique est accolée à notre hôtel. Certes il nous fait un taux à sa guise, mais mon Dieu il nous dépanne bien.

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Notre hôtel pas très  engageant mais sympa quand même

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belle portion de merlu

 

Demain nous allons de nouveau attaquer la montagne avec une montée de 1600 m pour nous rendre dans le village de Tafi del Valle, et le jour suivant prendre encore mille mètres supplémentaires en passant au-dessus des trois mille avant de basculer sur la Ruta 40.

 

16 Novembre Saugil à Chumicha  107 km 518 m de dénivelé

 

Hier soir fur un moment très agréable, notre logeuse nous a offert un petit sachet de noix et une bouteille d’alcool de menthe. Elle nous a proposé de nous accompagner dans un petit magasin qui vend des produits locaux, confitures, fruits secs, alcools locaux.

 

Ce fut un joli moment qui s’est terminé par une séance de photos. Ce village où nous aurons passé deux nuits restera comme l’un des moments forts de notre périple. Les habitants ont été particulièrement aimables.

 

 Ce matin départ 6h30. Temps magnifique, les 60 km qui nous ramènent à la RN 60 nous les couvrons en 3 heures. Ces quatre jours ans cette vallée des oliviers nous laisseront aussi une très agréable impression par la beauté des paysages et ses routes à faible circulation.

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 Une montée de 10 km nous attend dès notre arrivée sur la RN 60. Le vent s’est levé, et nous l’avons de face. Heureusement il n’est pas trop fort, et 10 km de montée ce n’est pas énorme. Une fois cette côte achevée, nous plongeons dans une gorge verdoyante. Trente kilomètres d’une superbe descente toute en courbes nous amène à 6 km du village de Chumicha.

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Comme d’habitude nous avons droit à notre lot de réponses contradictoires lorsque nous demandons s’il est possible de trouver un lit pour la nuit. Nous finissons après avoir traversé le village par arriver chez un vieux monsieur, policier à la retraite, qui affiche devant chez lui hospedaje. Comme toujours, lorsque ce type d’établissement est tenu par un homme seul, c’est un peu le foutoir. Il manque de toute évidence la main d’une femme pour donner aux chambres un air sympathique.

 

Nous mangeons dans sa cuisine le riz que nous avons préparé hier. Il reste avec nous, piquant du nez de temps en temps. En effet, il est 13h30 et il a dû manger avant notre arrivée. Il semble bien que nous le cueillons en pleine sieste. Ces logements dans les villages sont toujours une surprise de fin de parcours quotidien. Une grande constante la douche toujours avec son sol jamais vraiment bien incliné dans la bonne direction, et à cet effet il y a toujours un balai caoutchouc pour chasser l’eau vers l’évacuation une fois la toilette terminée. Les portes aussi sont tout un poème, elles ferment généralement mal, voire pas, et font un boucan d’enfer. Beaucoup de ces chambres auraient vraiment besoin de réparation et de remise à neuf.

17 Novembre  Chumbicha à Catamarca 68 km 100 m de dénivelé

Hier soir repas dans le seul restaurant de ce village du bout du monde. Bel observatoire sur la place principale. Le nombre de mobylettes à trois voire  quatre passagers, le père la mère et deux enfants, parfois des nouveaux nés, la sécurité n’est pas la même que chez nous. Et la police regarde ce spectacle d’un œil placide, et bien sûr jamais de casque.

Ce matin départ 6H20, à 9h30 nous savons couvert les 68 km avant le vent et la chaleur.

Catamarca est une grande ville avec une belle place et une très belle avenue piétonne.

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place centrale de Catamarca

14 Novembre Saujil à Andalgala 76 km 360 m de dénivelé

 

La femme qui s’occupe de ce joli petit hostal nous avait promis un petit déjeuner pour 7h. Mais nous avons pris nos précautions et avons commencé par notre riz quotidien, puis yaourts et fruits. A 7h15 elle arrive. Comme toujours le petit-déjeuner qu’elle nous apporte est constitué de deux galettes de pain chacun sans levain, de taille assez ridicule. Heureusement que nous ne comptons pas là-dessus pour un repas du matin très important avant de gros efforts à vélo.

 

7h30 nous roulons. Route magnifique bordée à gauche par des immensités plates et à droite par une belle chaîne de montagne, qui monte au-dessus de 5000.Cela fait un beau dénivelé car nous sommes vers les 1000 m d’altitude.

Mais les distances sont gigantesques et on a du mal à bien évaluer les dimensions.

En tout cas nous faisons une magnifique balade à vélo avec des conditions météo très bonnes, pas de vent, soleil et pas de chaleur.

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Monument à la gloire des peuples indiens de la région

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ancienne voie ferrée que nous avons longée sur deux cents kilomètres, l'époque des mines dans le coin

 

Vers 11h30 nous sommes arrivés à destination dans la petite ville d’Andalgala. L’office de tourisme nous indique une Hospedaje. Le propriétaire est un homme seul, sans doute veuf et assez tristounet, mais son hébergement est sympathique et original, avec une assez grande cour intérieure, couverte d’une belle vigne qui prodigue une ombre bienvenue.

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joie d'être dans les grands espaces 

 

Nous apprenons que la route que nous voulons prendre qui franchit la chaîne de montagne que nous longeons depuis 130 km est impraticable dans les conditions actuelles. Nous constatons que nous ne pourrons pas nous y engager. Seule alternative rejoindre la route que nous avons quittée deux jours plus tôt. Cela nous fera tout de même une boucle de 260 km, mais le coin est tellement beau et la route si agréable, que cela ne nous ennuie pas outre mesure. De plus nous avons une marge de sécurité pour arriver à Salta dans les délais pour notre avion.

 

Ces petites villes perdues du fond de l’Argentine ignorées des routes du tourisme ont leur charme. Comme dans toute l’Amérique du Sud la commune est organisée autour de la « Plaza de armas ». Cette dernière toujours propre et bien arborée, les gens ont l’habitude de s’y installer le soir venu. Seule petite ombre, il y a toujours une multitude de 2 roues pétaradant qui s’en donnent à cœur joie.

 

Restaurant dans un coin de la place, on y mange à partir de 8 h. Le temps de patienter nous allons manger une glace, très bonne au demeurant.

 

8h nous retournons nous installer et commandons deux viandes bleues. Comme toujours ou presque on nous amène deux beef cuits à la limite racornis. La cuisson de la viande ce n’est vraiment pas leur spécialité. D’ailleurs, les tranches ils les coupent très fines  ce qui rend une belle cuisson impossible.

 

Dans ces régions de basse altitude les rigueurs des Andes sont oubliées, mais un fléau les remplace, les bestioles. Moustiques et meedjes nous dévorent. Ces dernières ce sont ces horribles petites horreurs volantes pas plus grosses qu’un grain de poivre et, qui s’agglutinent en masse et piquent effroyablement. Comment des trucs aussi minuscules peuvent vous faire pousser sur la peau de si gros boutons, qui de plus grattent durant des heures. Mais enfin ne nous plaignons pas trop cela fait partie des plaisirs du voyage.

 

Gourmandise extrême après le repas nous retournons dans notre boutique de glace et en reprenons chacun une grosse. M’est avis que de ce voyage à vélo je ne vais pas comme lors de ma traversée de l’Atacama il y 5 ans revenir avec 8 kg en moins. Si j’ai perdu sans doute trois ou quatre kilos le premier mois, il me semble que malheureusement la tendance s’inverse dans cette seconde partie. Moi qui me réjouissais de rentrer svelte je risque d’être déçu !!!

 

15 Novembre Andalgala à Saujil 76 km 120 m de dénivelé

 

Ce matin route inverse. Je ne suis jamais déçu de faire marche arrière en voyage, car ce que l’on voit dans un sens est toujours différent de ce que l’on voit dans l’autre. Et puis cette route invite tellement au vélo, circulation quasi nulle. De plus les rares voitures qui passent nous font des appels de phares ou nous gratifient de coups de klaxon enthousiastes, ou les conducteurs sortent le bras et certains même nous proposent à boire.  Nous restons souvent de front et contrairement à chez nous aucune agressivité, on ralentit même parfois à notre hauteur et clac une photo. Il y a quelques jours, c’est même un policier qui nous a arrêtés, car il voulait faire un selfie avec nous. Le vélo dans ce coin est un véritable plaisir. Des instants que nous essayons de bien graver dans nos mémoires, car nous avons bien conscience que nous vivons des moments de bonheur.

 

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ces lignes droites pas monotones du tout que du plaisir

 

 

Les 76 km sont effectués trop rapidement, mais poursuivre avec la chaleur qui monte ne serait pas judicieux. D’autant plus que le point de ravitaillement suivant sur notre itinéraire se trouve à 120 km, ce qui nous forcerait à un bivouac dans les épineux !

Cette région d’Argentine est peu propice au bivouac du fait de sa végétation agressive.

 

Donc nous retrouvons notre logement d’il y a deux jours. Les différents commerçants sont tout étonnés de nous voir réapparaître, et ils veulent en connaître la raison.  

 

Un après-midi de farniente nous attend dans le magnifique jardin arboré. Manifestement il date d’une époque lointaine rappelant la colonisation espagnole. Les grands arbres sont envahis de nuées de perruches aux cris stridents, on se croirait dans une volière. Comme il est étonnant après avoir traversé de grandes régions semi-arides de se retrouver dans ce havre de verdure. Nous avons la ferme intention d’en profiter tout l’après-midi, malgré les petites bestioles « piqueuses ».

 

12 Novembre la Rioja à Villa Mazan 100 km 418 m de dénivelé

 Hier midi nous sommes allés manger en ville à la Rioja. Heureusement que nous avons demandé à une personne, car le restaurant nous ne l’aurions pas trouvé. Il se situait au bout d’un long couloir sombre, qui ressemblait à toutes les entrées d’immeubles. Repas très correct accompagné d’un bon malbec de la Puerta, que nous connaissons.

                   

Hier la ville était en effervescence, du fait d’une finale de foot nationale. Sur la place centrale, le spectacle était étonnant. Dommage que nous ayons tous les deux oublié nos appareils photos à l’hôtel. Un bus de supporters plus que plein, sur le toit au moins une quarantaine de de personnes debout, excitées en train de sauter, crier, agiter des drapeaux. Le bus démarre pour un tour dans la ville, nous avions peur pour ces gens qui risquaient une belle chute. Le bus accompagné d’une multitude de mobylettes, sur chacune de 2 à 4 personnes. De très jeunes enfants, à partir de trois ans, juchés sur le réservoir, des mères avec leur progéniture derrière. Tout cela dans une anarchie lente se met en mouvement derrière le bus, bien évidemment personne n’a de casque. Ce spectacle pour le moins hétéroclite en matière de sécurité routière se déroule sous le regard impassible des policiers en binôme aux quatre coins de cette place centrale. On imaginerait difficilement la police française rester impassible devant de telles prises de risques à tous les niveaux. Mais voilà pas d’appareil photos sniff, vous n’aurez donc que la description.

 

Ce matin, nous décidons de ne  pas partir trop tôt, 7h30.

Au moment du départ, une petite pluie se met à tomber sur la ville. Mais heureusement cela ne va pas durer et quelques centaines de mètres plus loin la chaussée est sèche.

 

Nous sortons facilement de la ville et prenons la N38 sur 35 km. Dans ce pays la circulation n’a jamais été très intense. Comme toujours ces nationales dans cette immense région ne présentent pratiquement aucun virage. Encore une fois le vent dans le dos nous permet de tenir une moyenne respectable.

 

Puis nous nous engageons sur une route secondaire, trafic encore plus restreint. Mais nous renouons avec les virages et la montée, cela nous change des quelques centaines de kilomètres des jours précédents.

 

Autour de nous des montagnes, parfois couvertes de végétation, parfois très minérales, mais toujours impressionnantes du fait du ciel très nuageux qui donne une lumière crépusculaire.

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Toujours ce vent arrière qui nous pousse, qui par moment nous chasse presque en direction de l’est.  Nous couvrons sur cette petite route une soixantaine de kilomètres et nous arrivons dans le hameau de Villa Mazan, où nous trouvons au niveau des premières maisons un logement chez l’habitant. De toute évidence on nous loge dans la maison qu’occupaient les ancêtres de cette famille. Tout est encore équipé de leurs affaires, même leur portrait, haut placé sur un mur, nous surveille. Beaucoup d’image de religion, plusieurs « nouveau testament » sur les rayonnages où s’accumulent de petites piles de livres et revues.

 

Nous sommes dans une région de culture de l’olive. Depuis hier nous longeons d’immenses oliveraies, aux arbres parfois imposants.

 

13 Novembre Villa Mazan à Saujil 83 km 400 m de dénivelé

 

Après une bonne nuit dans cette maison familiale très typique, petite surprise du matin, la fille de la maison m’avait affirmé que nous pouvions compter sur un petit déjeuner à 6h. Eh bien non ! A 6h tout le monde dormait encore ferme, la porte de leur maison bien fermée. Nous nous sommes contentés d’un petit-déjeuner léger, alors que nous envisageons 153 km, mauvais début.

 

La tempête souffle, mais nous sommes contents car le vent va nous pousser après les vingt premiers kilomètres. Nous partons sous un temps bas de fin du monde. Les montagnes environnantes disparaissent après quelques centaines de mètres dans une couche épaisse de nuages. Sur ces reliefs la pluie tombe, mais pour le moment épargne la vallée.

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Effectivement, les vingt premiers kilomètres sont pénibles. Non seulement nous retrouvons les grandes soufflantes très irrégulières des semaines passées, mais en plus ça monte. Par moments nous faisons de jolis écarts poussés par une rafale violente qui nous surprend. Nous avons les yeux rivés sur le rétro, mais heureusement la circulation est très faible.

 

Enfin après ces 20 km de bousculade, nous arrivons sur un carrefour et notre nouvelle route se trouve dans la bonne direction, c’est-à-dire que le vent va nous pousser/

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Ça y est le grand plaisir reprend. On a bien espoir d’accomplir les 130 km restants en un temps record. Le vent semble fléchir, dommage. Un petit coup de fringale, on s’arrête, on sort le riz et les yeux. Le riz a macéré  Dans sa poche plastique, il est un peu aigrelet. Nous en mangeons quand même en le recouvrant de sucre, ce n’est malgré tout pas terrible, mais nous avons faim.

 

Le temps de cette petite collation le vent tombe complètement. Cela risque d’hypothéquer notre grande étape. Puis rapidement nous réalisons qu’il commence à s’inverser. Là nos derniers espoirs s’envolent.

 

Voilà comment nous nous retrouvons dans ce petit village improbable, dont nous n’avions même pas l’indication sur notre application GPS.

 

Tout va s’enchaîner à merveille. Sur une minuscule épicerie il est indiqué vente de miel. On en achète. On demande à l’épicier s’il y a un logement dans le village. Il téléphone, personne. Il prend sa voiture nous le suivons ils s’arrêtent devant un atelier de soudure en face de la propriétaire du gîte pour s’informer. Les soudeurs sont intéressés par nos vélos, voilà comment la béquille d’André cassée depuis plusieurs semaines va être magnifiquement réparée sans que l’on puisse payer. Les soudeurs au contraire vont nous donner des fruits secs et deux énormes pâtes de coing de 400 g chacune.

 

Ce soir nous sommes allés faire nos courses, une fois de plus le contact a été magnifique avec les employés du petit supermarché. L’une des filles boitait, elle s’était blessée à vélo. Elle adorait la sonorité de la langue française. Le mot merci l’enchantait. Ils n’arrêtent pas de nous poser plein de questions sur le voyage à vélo.

 

Les Argentins sont vraiment chaleureux, un nombre incroyable d’automobilistes nous font signe, souvent les personnes travaillant sur le bord des routes nous lancent des grands cris d’encouragement avec force gestes. Il faut dire que dans cette partie très austère de l’Argentine les voyageurs à vélo s’y risquent très peu. Pas grand-chose à voir en dehors de la gentillesse des habitants, mais c’est l’essentiel. Cela nous laissera des émotions plus fortes que les chutes d’Iguassou, que nous n’avons pas vues d’ailleurs.

11 Novembre Patquia à la Rioja 75 km 100 m de dénivelé

 Etant arrivé tôt à l’hôtel le 10, nous avons eu le temps de bien nous reposer. Cependant nous avons subi une attaque d’espèces de cafards volants. Pas agréable, au moment de me coucher j’en ai senti un gros qui me courait dans le cou. Je l’ai claqué contre le mur.

Au matin, premier petit déjeuner digne de son nom en 44 jours. Tout arrive.

Nous constatons que le vent a changé d’orientation. Il souffle du sud au nord. Nous allons l’avoir en permanence dans le dos.

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Nous quittons Patquia

Départ à 7h30. Cette étape est un vrai régal. Avec ce vent dans le dos nous avons l’impression d’avoir des vélos à assistance électrique.

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encore une fois une ligne droite de 70 km

Nous allons mettre un temps record, à peu près trente de moyenne Ce vent qui nous pousse déplace aussi des nuages de sable. Nous roulons par moments avec des filets de sable qui filent sur le goudron.

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arrivée dans la ville de la Rioja

10 Novembre El Portuezelo à  Patquia 102 km 70 m de dénivelé

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notre chambre, rustique rien ne ferme vraiment ni fenêtre ni porte mais on a bien aimé

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on est sur le départ

Ce matin nous prenons la route à 6h20, comme toujours avec l’espoir que le vent ne se lève pas trop tôt, car nous l’aurons de face.

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magasin spécialisé dans le poulet comme le montre le dessin 

Bien que ces immensités plates ne permettent pas beaucoup de perspectives, nous sommes loin de notre première partie de voyage, j’éprouve un vif plaisir de pédaler ce décor qui ne se renouvelle pas, tout particulièrement aujourd’hui. On pourrait se croire dans sa salle à manger avec un tapis qui circule sous la roue arrière. Seul ou presque le compteur démontre que l’on avance.

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ligne droite presque déserte à l'infini

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la joie des grands espaces, même si sur 100 km on n'a absolument rien vu à part des épineux jusqu'à l'horizon

 

Très vite nous prenons un bon rythme. La première heure 30 km, en à peine plus de 2 déjà 50. Quel plaisir sur ces routes à faible circulation. Le secret du voyage à vélo réside dans cette envie folle de pédaler qui se renouvelle chaque matin dès que le jour se lève.

Vers 11 heures nous atteignons notre but et le vent nous a laissés tranquilles. Il va se démarrer vers midi.

Outre la forme qui devient toujours meilleure après 43 jours sur la route, les petits déjeuners que nous faisons sous le contrôle technique d’André nous donnent du combustible pour la matinée.

Constitution : une platée de riz cuit la veille avec du sucre, ce matin arrosé du jus de pêche au sirop tout en mangeant les fruits, une banane, un œuf, un thé avec un bon gâteau et nous voilà parés le ventre bien plein. Effectivement, à vélo on est beaucoup plus vulnérable au coup de faim déclenché par l’hypoglycémie qu’à pied, pourquoi ?

Demain une décision stratégique à prendre, soit on fait des tours et détours sur des petites routes afin de découvrir les villes d’ici à Salta, soit on fait le plus vite possible les 500 ou 600 km qui nous séparent de Salta, afin de repartir deux semaines dans les montagnes du nord. On décide demain  à la Rioja, ville de moyenne importance.

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rencontre insolite modèle 1957 moteur Ford, la rouille finit de la ronger

Un petit chapitre sur les différents monuments mortuaires qui ponctuent la route. Dans ces immensités les accidents arrivent sans doute du fait de la monotonie du décor et de l'absence de virages, de ce fait la vitesse est souvent forte. Je n'ai pas l'impression qu'il y ait une vitesse maximale en Argentine. 

Ces petits monuments rappelant les disparus, sont très souvent entourés d'une multitude de bouteilles pleines, une tradition que l'on retrouve dans tout le pays.

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9 novembre Chepes à El Portezuelo 71 km 320 de dénivelé

 

 Notre hospedaje d’hier était très bien, rustique dans l’ameublement mais les patrons très sympathiques.

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Notre hospedaje à 6h30

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la petite ville de Chepes une grande ligne droite bordée de maisons à un étage

Ce matin étape de 71 km, mais nous partons dans la direction opposée au vent. Donc pour pédaler un maximum sans trop de difficulté, nous démarrons à 6h30.

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derniers préparatifs, nous allons partir

A cette heure tout est calme, il fait bon, c’est un vrai plaisir de pédaler. La route que nous prenons correspond à une départementale à faible circulation. Bien qu’il y ait un peu de trafic, nous profitons d’un beau parcours. Sur notre droite nous avons en permanence une petite chaîne de montagnes couvertes d’une jungle verte.

Nous avançons à un bon rythme et nous sommes arrivés à 10h.

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la route comme toujours toute droite, seules variations, ça monte, ça descend ou c'est plat

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un peu de verdure en bordure, il y a longtemps que l'on avait oublié

Temps idéal, pas de vent ni de chaleur. Ce matin notre compagnon le plus assidu semble avoir oublié de se lever. Si cela pouvait continuer, car ces vents systématiques qui démarrent à 9h30 pour aller crescendo jusqu’à la nuit cela finit par taper un peu sur le système. Mais heureusement ici dans cette partie basse de l’Argentine, ils n’ont rien à voir avec ceux qui sévissent sur les hauteurs.

Nous sommes dans un village du bout du monde, comme nous en avons maintenant l’habitude. Mais de quoi peuvent bien vivre les habitants dans des coins comme ici ?

Nous trouvons un logement spartiate mais à l’abri de la chaleur. C’est la pharmacienne qui nous le loue.

Son frère tient l’épicerie. Lorsque nous répondons que nous sommes français, les questions fusent sur la coupe du monde de foot. Le boucher nous demande le nom du numéro 10. L’honneur est sauf, en effet André répond Mbape, ouf ! Ce jeune joueur de 19 ans a conquis la Terre entière, jusque dans ces coins improbables d’Argentine.

Depuis une dizaine de jours que nous avons quitté les hautes altitudes des Andes, nous voyageons dans une vaste plaine, ponctuée de petites chaînes de montagnes. Le tourisme y est totalement absent. Rien de spectaculaire à voir, mais un grand plaisir à pédaler dans ces immensités.

Nous sommes dans le mystère et le miracle de la vélo thérapie. Dans ces coins dont on vous dira qu’il n’y a absolument rien à voir et qu’ils sont sans intérêt, nous éprouvons un immense plaisir à les traverser sur nos vélos.

Cela fait le 42ème jour que nous avons quitté Salta. Il nous en reste 24 à rouler. Nous allons devoir adapter notre itinéraire, car si nous rentrions directement nous arriverions en avance, n’étant plus qu’à 800 km de Salta.

 

7 novembre San Augustin à Mascasin 156 km 618 m de dénivelé

 Après une bonne nuit suite à une soirée sympa  nous démarrons très tôt, 6h20. Il fait encore presque nuit, c’est aux phares de nos vélos que nous partons. Nous espérons rejoindre le petit hameau de Mareyes avant les grandes chaleurs et surtout avant que le vent de l’après-midi ne soit trop violent.

Le lever du jour est un spectacle magnifique sur les montagnes qui regardent à l’est. Rouler dans ces coins est un vrai plaisir, pratiquement pas de circulation, une nature si différente de ce que nous connaissons chez nous.

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le soleil levant illumine les montagnes

Nous constatons que les précipitations de la nuit dernière ont été assez importantes. En effet, nous ne croisons plus seulement des cours d’eau à sec, mais des rivières parfois tumultueuses qui charrient des flots lourdement chargées en sable.

D’ailleurs en de nombreux endroits des traces de submersion sont visibles sur la route. Parfois même il nous faut traverser de petits torrents toujours présents sur le goudron. Faire très attention car par endroits cela rend la chaussée extrêmement glissante, à la manière d’une tache d’huile, sans doute des petites algues réhydratées.

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autre vue du soleil levant

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traces de la pluie glissantes

 

Nous avançons à un bon rythme, 40 jours de vélo, surtout de nombreux jours en altitude c’est très bon pour l’entraînement.

Puis le miracle se produit, le vent se lève. Nous l’avons dans le dos, et nous allons rouler à 35 à l’heure. De plus une belle descente de 5 kilomètres va apporter à notre joie, 50 kmh. Quel plaisir, on est loin des 5khm des pistes de la « Ruta 40 ».

A 11H30 nous sommes à destination. Un minuscule hameau battu par le vent. Un bistrot cependant. Nous y buvons un fanta et sprite. Du frais et en plus sucré, rien de tel après cette jolie bambée.

La propriétaire nous enlève tout espoir de trouver un toit dans le coin. Monter la tente avant midi dans un endroit aussi hostile cela ne nous tente pas. Elle nous dit qu’à 30 km nous trouverons ce que nous cherchons. En définitive ce sera 44 km.

Mais le problème, notre belle petite route prend fin dans 4 km, pour céder la place à une nationale fréquentée par de nombreux camions, et surtout l’orientation de la route fait que le vent qui nous a poussés jusqu’à présent va sérieusement s’opposer.

A l’abri d’une petite casemate nous déjeunons avec notre platée de riz bi journalière, agrémentée d’une tomate et de quelques tranches de jambon cru. Un festin. Le riz rien de tel pour colmater la faim d’un cycliste.

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repas dans notre casmate

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ma tente dans la tente

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notre ruine au soleil

Puis nous attaquons le suite du parcours. Très vite nous nous retrouvons vent dans le nez, mais malgré tout nous progressons entre 15 et 17 kmh.

La route n’est pas très large, deux camions se croisent tout juste. Ils roulent vite. Pour nous cela devient un peu scabreux lorsque l’un de ces bolides arrive en face, alors qu’un autre s’apprête à nous doubler. La solution la plus adaptée, c’est de faire un écart et de rouler le temps du dépassement sur le bas-côté en sable stabilisé.

Nous rejoignons le hameau de  Mascacin. Nous aurons passé 7H30 à pédaler. Ce hameau est composé de quelques masures misérables. Cependant une minuscule épicerie avec quelques tables. Nous nous installons pour boire une bière bien fraîche. La Quilmes est très agréable et ne fait que 3°.

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immensité des espaces, sel et non neige

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Malgré les lignes droites presque à l'infini nous prenons un grand plaisir à pédaler. Seul le voyage à vélo permet cette imprégnation d'une nature bien différente de chez nous, et pourtant hostile, vent, sable, chaleur, épines et quelques belles araignées

On nous confirme ce que nous avions compris, pas de logement dans ce coin misérable. Mais on nous indique une ruine de l’autre côté de la route où nous pourrons nous installer. Cela nous convient, nous serons à l’abri du vent.

Pour le confort nous demandons un petit complément d’eau, bien que nous prenions toujours nos précautions en transportant chacun une poche à eau que l’on peut remplir jusqu’à 6 litres en plus de nos quatre bidons d’eau chacun. On nous amène un grand seau, mais petit problème quelques petits bêtes du genre petites crevettes y nagent.

Bon nous nous contenterons de nos réserves. Nous investissons notre ruine et installons nos tentes. Nous y sommes pas mal, mais le trafic routier va nous perturber toute la nuit.

 

8 Novembre Mascacin à Chepes 38 km 220 de dénivelé

 Aujourd’hui étape courte. Départ 7h45. A nouveau route avec de nombreux camions, la vigilance dans le rétroviseur est de mise. Généralement les camionneurs sont très corrects.

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dans notre ruine

En 2h15 malgré une montée permanente mais pas très raide et un vent latéral un peu défavorable nous effectuons cette étape.

Chepes, petite ville sans caractère comme souvent dans cette partie de l’Argentine. Nous trouvons assez rapidement un gîte agréable au prix modéré, l’équivalent de 7, 5 euros chacun.

De plus ils font restaurant, nourriture très correcte. Nous sommes étonnés de voir les Argentins ingurgiter des quantités incroyables de boissons sucrées comme coca ou soda.Par exemple nous observons le patron qui mange avec sa femme et sa fille. Au cours du repas à trois ils vont boire une bouteille de fanta orange de 2,5 litres à trois. Et auparavant je l’avais vu boire deux verres de coca cola. L’obésité règne en maître, il ne faut pas s’étonner.

6 novembre Baldecinos à Saint Augustin delle Valle Fertil 58 km

 Ce matin nous avons le temps, l’étape sera courte, 58 km sans montée.

Depuis que nous avons quitté les régions hostiles d’altitude, nous redécouvrons que le vélo et une activité ludique. Sans nous presser en partant avec un peu de retard vers 8h30, les 58 km sont effectués avant midi, pourtant nous avons pris le temps de faire une pause vers 10h.

Nous roulons dans une région étonnante, quasiment inhabitée. De loin en loin un fermier et son établissement, mais très peu souvent. Le vélo seul donne cette possibilité de s’imprégner de ces coins de la planète si différents de ce que nous connaissons en France.

Nous nous éloignons des zones désertiques de l’Atacama et la météo change. La nuit dernière il  a bien plu et la route par endroits en garde les traces. Manifestement des ruisseaux ont dans certaines dépressions traversés la route et ont déposé de grands bancs de sable dans lesquels nous roues s’enfoncent.

La temps reste très couvert et de temps en temps quelques gouttes nous rafraîchissent. Nous avons des conditions idéales pour rouler. Même les insectes si agressifs au soleil semblent s’être cachés par ce temps plus humide.

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moutonnements de montagnes sous un ciel bas

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l'ambiance n'est plus la même, plus de ciel bleu, mais c'est plus confortable pour rouler

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fleurs de bord de route, certaines sentent très bon

Arrivés à destination nous louons ce qu’ils appellent une cabañas, ce qui se rapproche un peu d’un mobil home de camping, sous forme de petit chalet, mis à disposition par un particulier en ville.

Nous y sommes très bien, nous pouvons nous y faire à manger. Pour midi nous nous sommes achetés deux gros beefsteaks, 250 g chacun je les fais sur le grill, presque en aller-retour, bleus ce qu’ils ignorent totalement dans les restaurants. Ils servent toujours la viande en tranches minces et bien cuites.

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notre logement pour cette nuit

Le vin de la région est bon, qu’il s’agisse du rouge ou du blanc, en plus il n’est pas très cher, pas une raison pour en abuser.

La vallée que nous avons commencé à suivre était plus diversifiée que les immensités plates des 100 km précédents. Des montagnes aux moutonnements nombreux nous ont accompagnés tout au long de ces 58 km vite parcourus.

Comme tous les jours vers 11 h le vent forcit, mais bien qu’il soit contraire il ne nous empêche pas de rouler à 20kmh voire plus.  

 

 

 

5 novembre Pagancillo à Los Baldecitos 93 km 332 m de dénivelé

 

Notre arrêt anticipé d’hier a été une bonne chose, cela nous a permis ‘effectuer une belle étape de 93 km dans d’excellentes conditions en partant à 6h30. Il fait frais et le vent est absent. Il se lève vers midi, et se renforce l’après-midi, et justement à midi ou un peu plus nous étions arrivés, encore une fois dans un hameau du bout du monde. Cependant, une petite auberge ou gîte nous accueille. Ce type de logement est spécifique à ces régions d’Amérique du Sud, ni hôtel ni chambre d’hôte. Généralement il s’agit de chambres mis à disposition par un particulier dans un bâtiment séparé à proximité immédiate de sa maison. Bien évidemment il y a un confort acceptable et de l’eau chaude.

En effet, dans ces régions le bivouac est inconfortable à cause de la chaleur, du vent, du sable, des épines et des mouches qui vous envahissent dès que vous vous arrêtez.

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paysage à l'infini

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route droite à l'infini

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les trois ingrédients de notre repas de midi quotidien, parfois thon ou sardines à la place des tomates

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à l'intérieur du sucre glacé des noix et de la crème de marron, en cas de fringale on en mange une ou deux et c'est reparti 

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ciel argentin

Encore une étape étonnante ans cet immense pays. En 90 km nous n’avons pas vu un croisement, seulement deux bâtiments qui doivent dépendre d l’administration du grand parc national que nous avons traversé.

La circulation est pratiquement inexistante, une dizaine de véhicules seulement nous ont doublés. D'immenses lignes droites qui se perdent à l’infini dans un désert peuplé d’épineux.

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Le soleil se couche dans ce coin coupé du monde, l'arbre abrite des perruches aux couleurs magnifiques qui font un grand vacarme

Alors que nous nous sommes arrêtés vers 10h30 pour manger après 4h de pédalage, une voiture s’arrête nous croyant confrontés à un problème mécanique. Il s’agissait de Français.

Dans ces immensités désertes les Argentins sont toujours très vigilants et prêts à porter secours à des cyclistes si nécessaire. En particulier en cas de besoin si vous arrêtez un pick up il vous prendra avec votre barda pour vous aider.

Comme d’habitude notre repas, du riz que nous avons pris soin de cuire la veille, accompagné d’une tomate et de deux œufs.

Depuis que nous avons quitté les zones d’altitude l’alimentation est très correcte, et si nous revenons en ayant perdu quelques kilos nous ne serons pas des squelettes !

4 octobre Villa Union km à  Pagancillo 30 km  100 m de dénivelé

Après une bonne nuit dans un hôtel confortable, nous partons relativement tardivement 8 heures. En effet, un couple d'Argentins qui nous avait vu sur la route dans la cuesta Miranda, était tout fier de nous montrer les photos qu'ils avaient faites de nous, et bien évidemment la discussion s'est éternisée.

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devant un petit troquet agréable où nous avons passé un bon moment hier, entourés d'une montagne de belles bouteilles de vin, notre préférence à tous les deux va au malbec

Mais une fois partis, le temps magnifique l'absence de vent, le bon goudron, l'absence de trafic et la belle envie de pédaler font qu'en un peu plus d'une heure nous effectuons 30km.

Bon début, boum la chambre à air d'André cède à la valve. Comme disait Chirac les emmerd volent en escadrille, donc nouvelle chambre crevée aussi, redémontage, difficulté à remettre la roue arrière, même le policier au poste de contrôle phytosanitaire où nous avons cherché de l'ombre le temps de la réparation s'y met. Enfin réparé, mais voilà la béquille frotte le pneu. Nous retournons à la seule station service un km avant, personne. On redémonte on réaxe, mirace ça ne frotte plus. Mais il est 11H30 et 100 km de désert encore sous une chaleur montante.

Notre chance nous sommes au niveau du seul village avant 100 km, une petite auberge nous offre le confort à l'abri de la chaleur, voilà comment nous nous octroyons une presque journée de repos non planifiée.

Un petit restaurant nous concocte une belle soupe traditionnelle, pois chiches, haricots blancs et viande d'agneau. Dans ce village du bout du monde nous sommes les seuls clients.

Le voyage c'est surtout cela l'imprévu plein de belles surprises.

 

1 octobre Campañas Chilecito 85 km dénivelé 708 m

Nous quittons notre logement vers les 7h30. D’après les indications nous nous attendons à une assez grosse journée, 1150 m de dénivelé. Une belle montée pas trop raide nous conduit à travers une gorge toute en courbes, agréable à parcourir. En 2 heures nous arrivons au sommet, après quelques 700 m de dénivelé. Nous constatons qu’à partir de ce point il va surtout y avoir de la  descente.

Dans un premier temps, une vingtaine de kilomètres descendants avec vent dans le dos. Immense plaisir, nous les dévalons à grande vitesse entre 40 et 55 km/h. Grand moment de plaisir. Nous nous arrêtons dans un village où nous nous achetons quelques fruits, que nous consommons sur place.

Nous repartons, le vent s’est inversé, cela ne nous empêche pas de garder une bonne moyenne. Je m’abrite derrière André qui ouvre comme un bulldozer. Vers treize heure nous sommes à Chilecito, après une immense ligne droite qui semblait s’allonger au fur et à mesure que nous la parcourions.

La ville est assez grande. Nous nous renseignons au syndicat d’initiative et allons à l’hôtel de l’automobile club argentin. Un immense christ la domine.

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le christ de Chilecito

Nous rencontrons un couple de Suisses à moto depuis 2,5 ans. Malheureusement ils ne cherchent pas le contact et ils ne nous diront pas grand-chose de leur périple.

 

2 novembre  Chilecito à Sañogasta 47 km 950 m de dénivelé

 

Alors qu’en sortie de ville nous cherchons à reprendre la fameuse ruta 40 pour une petite étape de 34 km, j’interroge un homme à mobylette. Il nous conseille de rejoindre Sañogasta par la N15. D’après lui beaucoup plus belle, plus courte et asphaltée tout du long.

Voilà comment une journée bascule. En effet, les 19 premiers km sont magnifiques. Une belle route qui serpente dans une gorge. Une fois en haut mon compteur affiche de l’ordre de 800 m de dénivelé.

Nous nous disons, une belle descente de 15 km nous attend et la journée sera terminée. Mais voilà une fois en haut, très vite l’asphalte disparaît, laissant la place à une piste pas facile. De plus elle se met à monter. Alors que nous attendions une belle route asphaltée en descente, nous avons une mauvaise piste qui monte.

Cependant l’endroit est magnifique, de nombreux arbre fruitiers, en particulier de noyers.

Nous ne sommes pas au bout de nos surprises. La piste se transforme en sente, même par endroits elle semble parcourir le lit d’un ruisseau, jonché d’énormes blocs. Il nous faut pousser à pied, avec les sacoches avant qui tapent un peu partout. Les miennes sont dans un piteux état, car depuis notre départ de Salta, avec toutes les pistes que nous avons prises, mes fonds de sacoches avant sont particulièrement abîmés.

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ça devait être une route asphaltée!!!!

Donc pendant deux heures, nous allons nous battre contre le plus mauvais passage rencontré depuis notre départ.

Enfin nous rejoignons un fond de vallée où une excellente piste nous permet de rejoindre le village de Sañogasta en 14 km.

Dans cette vallée nous passons une immense plantation de noyers, plusieurs dizaines de milliers.

Une fois dans le village nous rejoignons la ruta 40 et allons quelques km plus loin dormir dans une pension tenue par une femme très serviable.

 

3 novembre  Sañogasta à Villa Union 85 km 820 m de dénivelé

Ce matin départ 7h15. Devant nous une belle montée de 20 km avec 700 m de dénivelé, la cuesta Miranda. La route est magnifique, pratiquement pas de circulation. Nous rattrapons un couple de jeunes toulousains à vélo depuis 2 mois, qui compte rouler jusqu’en février.

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Pour la sauvegarde des voyageurs

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couple jeunes Toulousains au sommet de cuesta Miranda

Belle étape sans fait marquant, si ce n’est un bel effort effectué avec plaisir.

Avant de rentrer en ville nous nous arrêtons manger une platée de frites. Dans le nord de l’Argentine on est vraiment dans une région à la forte tradition viticole. Les restaurants présentent tous des quantités de bouteilles. Les vins sont toujours mono cépage, malbec, syrah ou cabernet. Notre préférence va au malbec, cépage utilisé en France à Cahors.

Demain nous rentrons dans des zones où les villes sont très éloignées les unes des autres. Donc nous risquons de devoir bivouaquer plus souvent.

31 octobre Tinogasta à Campanas 64 km 750 m de dénivelé

Après une deuxième nuit à Tinogasta qui met un point final à notre boucle de 500 km, aller-retour, à destination du paso San Francisco, nous partons ce matin vers le sud pour une étape que je pense facile.  Mais une petite forme va faire que je vais la trouver difficile, en particulier les vingt kilomètres de piste en montée, bien souvent toute en tôle ondulée.

Nous allons longer une magnifique sierra aux couleurs multiples.

Arrivée à destination à 2H30, petit hébergement qui ne paie pas de mine, mais qui s'avère  très bien, avec un patron très serviable.

Pour répondre aux interrogations d'Agnès et Hubert, non nous ne mourons pas de faim. Déjà pour partir vers le San Francisco, nous avions chacun deux kg de riz, de quoi voir venir. Et puis le soir dans les moindres petits villages, toujours une boîte de thon, quelques œufs, des pâtes à acheter.Et puis depuis quelques jours nous appliquons la stratégie de manger du riz au petit déjeuner, ce qui nous évite d'être confrontés trop vite à la fringale.

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30 octobre Fiambala à Tinogasta 50 km

 

En revenant à Tinogasta nous bouclons la boucle du paso San Francisco en 8 jours et 500 km. Cette expérience nous laissera un souvenir unique pour toutes le raisons énumérées les jours précédents.

L’étape de ce jour un petit coup de plaisir de 2h08 pour 50 km. Un vrai bonheur, on avait oublié ce que c’était de faire du vélo sans souffrir. Sans forcer le vélo se déplace à bonne allure sur un faux-plat descendant. On arrive à l’étape dans une jolie petite ville à 10h15. Cela aussi nous avions oublié qu’en voyage on peut prendre un peu de temps pour déambuler sans but, juste la curiosité qui nous guide.

Comme nous sommes redescendus à des altitudes de l’ordre de 1000 m, les terribles meedges, comme en Ecosse ont fait leur réapparition. Limiter le arrêts au minimum. Heureusement ces très désagréables bestioles ne sévissent pas en ville.

Comme cette étape ne mérite pas un long développement, malgré le plaisir éprouvé, hors la première photo je vais vous présenter un petit florilège du mois écoulé.

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La route aujourd'hui

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ruta 40

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entrée vignoble

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ruta 40 sous le caniard

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enfer de la Cuesta Zapata

 

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bivouac bien à l'abri à la descente de la Cuesta Zapata

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vers l'infini

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on s'installe pour la nuit sur la route du paso San Francisco

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vers le paso San Francisco

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lenticulaires preuve de la puissance du vent

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Abra del Acay le col routier le plus haut d'Amérique du Sud 4895 m

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ruta40

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cimetière

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train des nuages au point où la gendarmerie est venue à notre secours lors de l'accident de Jean-Paul, un grand merci à la police argentine aussi serviable que le secours en montagne en France

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Tuzgle et sa coulée de lave noire

 

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on trie les bagages planqués pendant l'ascension

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eu sommet du Tuzgle à 5530 m

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je prépare le drapeau avant de monter sur le cairn sommital

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à 5200 m en direction du sommet du Tuzgle

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L'ombre du Tuzgle dans le jour naissant

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Un peu avant le bivouac vers 5000 m

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Ruta 40 en descendant de l'Abra del Acay

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Christ de la Poma

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Monde minéral

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on y est et incroyable pas de vent, on l'a payée plus tard cette chance

 

je mets  5 jours consécutifs 25, 26, 27, 28 et 29 d'abord les 2 premiers puis les 3 suivants d'ici qq heures les 5 jours.

25 octobre de refuge 1 à refuge 3 61 km 733 me de dénivelé

Après une bonne nuit dans notre refuge, nous partons assez tard, 8H30. Cette montée est grandiose, route au milieu d’un désert de montagnes aux multiples couleurs. Le temps est très favorable. Il ne fait pas froid,  C’est toujours un immense plaisir de démarrer le matin dans un décor grandiose alors que l’on se sent bien.

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Refuge pour la nuit à l'abri du vent de furie

Hier, nous avons fait un fort dénivelé et ce matin la route court le long d’un plateau qui ondule, mais globalement beaucoup plus facile qu’hier.

A midi après 43 km nous atteignons l’hôtel Cortaderas. Il n’y a pas grand monde. Mais nous y déjeunons magnifiquement. Cela fait du bien de ne pas rester dehors à manger un morceau de fromage dans le vent. Notre pause s’éternise, à un peu plus de 3 heures nous repartons.

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sur 200 km de montée décor gigantesque

Le vent est devenu extrêmement violent. Nous sommes à 3300 m d’altitude, et je reconnais bien les conditions hostiles de l’Atacama.

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végétation rare de ce désert d'altitude

Heureusement nous n’avons que 20 km à parcourir. Au début le vent a une petite composante arrière, puis en finale la route change d’orientation, et c’est en pleine face que nous le subissons. Plus question de rester sur les vélos. C’est à pied que nous progressons. Chacun rentré dans sa coquille lutte dans un vacarme terrible contre les éléments. Parfois le vent dans un excès de rage  nous bloque, mais cela ne dure pas.

Le décor devient de plus en plus irréel. On pourrait se croire sur la planète Mars avec une prédominance de teintes rouges tirant sur le grenat.

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Les vigognes adaptées à ce milieu très hostile

Enfin le panneau annonçant le refuge à 2 km est dépassé. Encore deux km arc boutés sur nos montures, la tête au plus près du guidon, afin d’avoir la prise au vent minimum. J’avance en comptant mes doubles pas. Le refuge grossit assez rapidement et nous y sommes.

Dans ces bourrasques de vent on avance replié sur soi, expérience étonnante mais pas désagréable. Le nez sur la route regardant un mètre devant, j’avance comme un automate. Mon esprit restant libre, cela me laisse le loisir de laisser vagabonder mes pensées, même de me réciter mon rôle dans la pièce à laquelle je vais prendre part à mon retour.

Nous sommes venus dans ces coins d’altitude vivre ce type d’expérience face aux éléments. Et depuis presque un mois que nous sommes en route, nos corps se sont habitués et c’est avec une forme de plaisir que nous nous confrontons aux éléments déchaînés.

Le refuge n’est pas très propre. Nous le nettoyons, enlevons le sable et les cailloux et nous installons ; Dehors ça ronfle. Sous la tente cela aurait été un calvaire.

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On s'installe dans notre refugio N°3, bien à l'abri du vent qui hurle dehors

Comme tous les soirs, une platée de riz, et l’eau de cuisson nous sert à faire un bon bouillon.

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vue de notre bivouac le vent en moins

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couleurs irréelles mal rendues par la photo

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On dirait le bonheur, mais un intrus en permanence gâche la fête en la transformant en essoreuse broyeuse  

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26 octobre de refuge 3 à la Gruta 66 km 795 m dénivelé

Toute la nuit le vent a soufflé quand nous nous levons à 5h30 il continue avec violence, cela procure une petite pointe de frayeur. S’imaginer partir dans la bourrasque, car dans ces coins le vent est particulièrement violent.

Mais miracle avec le lever du jour, il s’atténue et à 6H45 nous partons dans un air apaisé. Il fait bon pourtant nous sommes à 3500 m. Cette route 60 monte dans un décor fantastique, on se croirait sur la planète Mars.

Nous n’avons pas mangé grand-chose ce matin, nos provisions doivent être économisées, car rien à attendre avant Copiapo au Chili à plus de 300 km. Donc nous prenons des petits coups de fringale que nous gérons avec des barres.

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le jour se lève, légère trêve du vent pour 2 heures, le bonheur 

Midi arrêt repas, ce sera spartiate, un morceau de chorizo, un morceau de fromage et une demi-pomme. Même pas de pain, car nous l’économisons pour les petits déjeuners.

Après ce repas rapide, nous repartons et un vent adverse se lève et nous ferons les 15 derniers kilomètres secoués dans tous les sens ; Nous marcherons même alors que la route est en descente.

A 14h nous arrivons au point de douane qui est à  4000 m et encore 800 m sous le col. Les formalités administratives sont vite expédiées.

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baraquement pour héberger les naufragés de la route au poste frontière, il nous sera bien utile dans ce climat très hostile 

Nous nous faisons héberger dans un gîte prévu généralement pour les naufragés de la route lors de gros intempéries. Le gîte est assuré ainsi que la douche chaude, mais pas le couvert, donc nous vivons sur nos réserves. Des journées comme celles-ci sont fatigantes surtout que nous évoluons dans la zone des 4000 m d’altitude.

La vue sur le volcan San Francisco est saisissante. Nous discutons avec un homme qui l’a gravi de ce matin, 9 h de montée, 4 de descente et des températures de -15 degrés. Vu les rigueurs du coin, nous abandonnons notre projet d’y monter, nous nous contenterons du col.

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les couleurs du soir

 

27 octobre aller-retour la Gruta au paso San Francisco 4800 m

 

Aujourd’hui nous comptons basculer au Chili. Mais le paso Francisco est célèbre pour ses tempêtes de vent. Afin d’espérer y échapper nous nous mettons en selle à 6h30, 22 km et 900 m de dénivelé. Nous comptons 4 heures pour l’atteindre, et ensuite plonger sur le versant chilien, pour rejoindre la  Laguna Verde, où se trouve un petit refuge non gardé à 4200 m d’altitude. En effet, passer la nuit sous tente dans ces coins c’est parfois impossible avec des vents qui soufflent à plus de 100km/h.

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le jour se lève à 6000 m d'altitude

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formation neigeuse particulière des Andes

Les montagnes qui nous entourent culminent à plus de 6000 m. Elles sont éclairées par le soleil levant. Spectacle magnifique que de contempler ces sommets s’allumer, une multitude de couleurs se chevauchent, traces de tous les matériaux que ces volcans ont expulsés. De plus cette années il y a pas mal de neige, ce qui donne une touche supplémentaire à ce spectacle.

La première heure de pédalage se passe bien, puis le vent de manière très matinale démarre et à partir de 8 heures, c’est à pied que nous devons progresser, confrontés à un mur, qui devient de plus en plus solide au fur et à mesure que le vent forcit.

Non seulement nous somme à pied, mais nous nous relayons devant, car celui qui est abrité force moins. Une bise glaciale nous percute littéralement. Nous nous arrêtons derrière une petite aspérité du terrain pour enfiler deux cagoules. La violence des rafales est telle, que parfois nous sommes bloqués brutalement.

Dans ce décor gigantesque et cette route que l’on voit monter toute droite ou presque à l’infini, nous avons le sentiment que nous n’atteindrons jamais le col. J’applique ma méthode de comptage de mes doubles pas et je ne sais pas si c’est essentiellement psychologique, mais j’ai l’impression d’aller plus vite. Lorsque je prends le relais en fonction et de la pente de l’exposition au vent de face ou pas, j’en effectue de 50 à 300 avant de passer la main.

Plus nous montons plus le vent se déchaîne, nous progressons à une vitesse moyenne de 1,5 km/h en finale. Heureusement au col il y a un petit refuge pour secourir les gens en perdition. C’est un peu notre cas. En plus la température est négative. En effet l’une de mes réserves d’eau présente une légère fuite, ce qui crée un beau glaçon.

Une fois dans le refuge nous avons vraiment le sentiment de sortir d’une broyeuse. La redescente sur le côté chilien nous apparaît comme impossible. Que faire ? Il est midi, 5H30 pour parcourir un peu moins de 22 km. Nous nous préparons une platée de riz, même si nous en mangeons maintenant depuis 4 jours comme unique plat de résistance, cela nous réchauffe. Nous l’engouffrons de bon cœur.

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Devant nous à quelques mètres le Chili où nous n'irons pas, un mur de vent nous repousse inexorablement vers l'Argentine; D'ailleurs le panneau frontière a été arraché malgré sa forte structure et gît sur le bord de la route

désolation du col à 4800 m dans la furie permanente ou presque d'un vent de plus de 100km/h qui parfois semble nous arracher le vélo des mains

Nos cogitations nous conduisent à décider d’un retour au point frontière argentin, où nous passerons une deuxième nuit. Nous allons réorienter notre voyage vers des basses plaines argentines moins hostiles. En effet, depuis un mois nous enchaînons les grosses difficultés et nous commençons à nous en ressentir. Nos épouses nous rappelant que nous n’avons plus vingt ans et que nous devons faire attention à ne pas dépasser la zone rouge, nous allons les écouter. Un mois de souffrance ça a été du plaisir, mais plus ça risque de devenir du masochisme.

Le volcan San Francisco au pied duquel nous sommes arrivés, se dresse majestueux devant nous. Nous discernons très clairement le chemin de montée. Mais manifestement nous nous sentons dépassés après cette montée de 4 jours qui s’est terminée par cette véritable bagarre de 5h30 contre des éléments en furie. Nos corps sans être épuisés pourraient en prendre un sacré coup si nous insistions. Sans remords nous resterons à la contempler, mais pas trop longtemps dans des bourrasques de vent et aussi de sable qui vole et nous fouette le visage.

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Volcan San Francisco 6016 m, 1200 m au-dessus du col

Donc un peu avant 15 heures nous nous lançons dans la descente, en prenant toutes les précautions avec ce moteur dans le dos et parfois de travers. Il me faudra  de temps en temps descendre du vélo et m’accrocher à la route pour ne pas être chassé comme un fétu de paille. Que la nature peut être puissante, nous ne sommes pas grand-chose !

Enfin de retour dans notre abri de la nuit précédente, nous sommes comme assommés. Nous demandons au garde-frontière s’ils veulent bien nous donner le visa ce soir, car leur poste n’ouvre qu’à 8 heures. Il n’en est pas question, si nous le voulons tout de suite nous devons partir et retourner dans la tourmente. Donc, sagement nous allons attendre demain. Merci les douaniers qui vont nous forcer à une relative grasse matinée, qui dans le fond nous fera le plus grand bien.

28 octobre Poste frontière à l’hôtel Cortadenas 85 km 360 m de dénivelé

Hier soir les personnes du poste des naufragés de la route, nous voyant revenir n’ont pas semblé étonnés, vu la tourmente qui soufflait. Très gentiment, ils nous ont proposé un repas à prix modique, une bonne soupe et une viande accompagnée de riz.

Un guide basque installé depuis longtemps en Argentine est venu nous tenir compagnie et nous a donné de nombreux conseils pour réorienter notre voyage vers l’Argentine.

A 8 heures du matin nous nous pointons au poste frontière, alors que nous n’avons pas quitté l’Argentine, méandres de l’administration. Première surprise, hier c’était ouverture à 8 h ce matin c’est 8h30. Même si nous ne sommes pas à une heure  près, lui le vent n’attend pas et une demi-heure peut se finaliser par une fin de parcours dans une véritable tempête, car souvent tout bascule vers midi.

A 9 h nous roulons, paradoxe de ces coins la descente du col commence par une montée de plusieurs kilomètres. Puis nous effectuons du beau vélo, avant que le vent ne nous rattrape. Nous ne l’aurons pas souvent de face, mais généralement de travers. Il va nous secouer comme des pruniers, et il nous faut redoubler de prudence, car il est très irrégulier. En permanence ses coups de boutoir nous bousculent.

Nous faisons à midi une pause repas dans le refuge numéro 3 où nous avions dormi à la montée.

Puis les 20 derniers kilomètres nous mènent à l’hôtel Cortaderas à 14 h, seul bâtiment sur les deux cents kilomètres entre Fiambala et le poste frontière.

Quelle délivrance de pouvoir échapper à l’emprise du vent.  

A 17 h arrive un couple d’Allemands à moto, deux magnifiques BMW des années 80, mieux adaptées à ces régions que les nouvelles motos très fragiles du fait de l’électronique. Ils viennent de passer le paso San Francisco en provenance du Chili ; A leurs visages marqués, de toute évidence ils en ont bavé.

Nous passerons une soirée agréable ensemble. Mais rapidement le sommeil les appelera.

 

29 octobre hôtel Cortaderas à Fiambala 98 km

Petit déjeuner à 7h et départ à 8. Nous disons au revoir aux allemands qui comptent partir plus tard.

Nous allons effectuer une séance de vélo de rêve. Le vent ne sera jamais fort et généralement il nous poussera. Cette centaine de kilomètres nous l’effectuons en 3H30. Cela réconcilie avec le vélo après les efforts violents des jours derniers, où malgré le développement de toute ma force je n’avançais généralement su'à 5 ou 6 km/h, alors que la route disparaissait dans un lointain inaccessible.

Les roches autour de nous sont de toute beauté. Nous faisons plusieurs pauses photos.

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La lune nous fait un coucou puis va disparaître

 

Les Allemands ne nous rattraperont qu’à Fiambala alors que nous procédons au change de notre argent chilien que nous n’avons pas utilisé. Ils seront tout étonnés de ne pas nous avoir doublés plus tôt.

La séance de change est particulièrement longue. De plus une livraison de fonds a lieu à la banque, nombre de policiers armés assurent la sécurité ; Une fois l’opération de change terminée, on ne me permettra pas de sortir de la banque avant que le fourgon de fonds ne soit parti.

Nous allons déjeuner avec les Allemands, mais ce midi ce ne sera qu’à l’eau, contrairement à hier où le malbec argentin avait bien apprécié.

Nous retournons à l’hôtel municipal.

La suite de notre voyage va s’orienter vers des routes de moindre altitude, où les montées de 200 km dans la bourrasque seront exclues, espérons-nous !

Nous garderons tous les deux un souvenir impérissable de ces 6 jours passés sur cette route incroyable du paso San Francisco, 6 jours incroyables hors du temps sous l'emprise des éléments, qui nous rappellent que nous ne sommes que de simples fétus de paille, qui peuvent s'envoler si une bourrasque devient un peu plus violente que les autres.

23 octobre Tinogasta à Flambala 50 km 374 m de dénivelé

Après une nuit dans un hôtel aux allures staliniennes à Tinogasta, nous nous préparons pour une courte étape qui sera d’autant plus facile que le vent nous sera favorable, et la descente fréquente. Mais au lever nus avons la surprise de constater que le temps est à la bruine, le sol est mouillé. Nous commençons à rouler sous un temps bas et triste pas habituel dans ce désert à cette époque. Mais ça ne va pas durer.

 Nous retrouvons les immensités désertes et plus nous approchons de notre but, les immenses dunes de Flambala donnent un vrai cachet au paysage.

Nous nous installons dans un hôtel tout aussi stalinien que celui de la veille.

Aujourd’hui, il va nous falloir prévoir la nourriture pour les 8 jours à venir. En effet, la traversée du paso San Francisco s’effectue sur une distance de 500 km sans ravitaillement, sauf éventuellement un hôtel qui se trouve à 100 km de notre point de départ.

Dans un premier temps nous nous faisons emmener par un taxi aux fameux thermes de Fianbala, qui se trouvent à 14 km dans la montagne. Lieu magnifique d’où nous jouissons d’une vue imprenable sur les fameuses dunes de Fianbala.

Ces thermes sont constitués de 4 bassins connectés par des cascades, le plus chaud est à 48 et le plus froid vers les 25. Nous avons testé les deux intermédiaires. Cela fait un grand bien.

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De retour en ville, nous passons à la phase constitution de nos réserves pour la semaine à venir. La base de notre alimentation sera constituée de 4kg de riz, d’un bon morceau de fromage, quelques soupes, quelques saucissons et boîtes de conserve, et du pain de mie pour nos petits déjeuners.

Le soir, d’ailleurs comme le midi, nous confectionnons notre repas dans notre chambre. Platée de pâtes avec petits pois, accompagnée d’un bon rouge Malbec local.

 

24 octobre Fianbala à refuge N1 sur route du paso San Francisco 55 km 1411 m de dénivelé

Nous prenons un petit déjeuner comme souvent insignifiant, 4 petits pains secs avec une tasse de thé, pas de quoi nourrir un cycliste au long cours.

Puis nous passons à la banque car c’est le dernier point de change avant la frontière chilienne. Je vais mettre ¾ d’heure pour changer 200 euros en monnaie chilienne. En effet d’abord e en pesos argentins puis change en monnaie chilienne. Le directeur de la banque s’y est mis, mais ce n’est pas pour cela que c’est allé plus vite. 200 euros 148 000 en chilien.

Enfin à plus de 9h on roule. Côte continue mais pas prononcée, 200 km pour nous conduire au sommet du col pour un peu plus de 3000 m de dénivelé. La circulation est réduite. On se rend compte que nous n’avons pas beaucoup d’eau, On nous avait dit que l’eau du ruisseau qui court le long de la route était buvable. Elle est trouble et le lit du ruisseau est rempli d’algues, pas très appétissant. Mais enfin je remplis l’un de mes bidons y mets deux pastilles et le pose sur mon vélo.

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Mais voilà après une pause vers les 16h, une fourgonnette immatriculée en Allemagne nous double, je la hèle. Elle s’arrête, un couple très sympathique, ils nous donnent 5 litres d’eau. Ouf cela nous évitera l’eau pas terrible du ruisseau.

A 17h nous arrivons au refuge N1 de cette route, magnifique petit édifice en forme de chalet, nous nous installons bien à l’abri du vent. C’est toujours plus agréable que de poser sa tente dans les courants d’air.

 

 

20 Octobre Hualfin à Londres 75 km

Etape sans problème, 7 km de goudron que nous avons parcourus dans la matinée.

Une fois arrivés à Londres, nous nous renseignons sur la fameuse « Cresta Zapata » que nous comptons suivre les deux jours suivants. D’abord au syndicat d’initiative on me répond que la route est très dangereuse et que la police en interdit l’accès. Puis dans l’hébergement où nous sommes, on a beaucoup de mal à comprendre que nous voulions prendre cette route qui est à l’abandon depuis des années. Manifestement, vu la réputation nous ne devrions pas rencontrer grand monde. Toutes ces réticences et mises en garde ne font qu’aiguiser notre curiosité, et pour reen au monde nous ne passerions ailleurs.

 

21 Octobre 40 km sur Cresta Zapata

 

Après une nuit pas terrible à cause d’une boîte de nuit juste en face de notre chambre nous nous préparons pour cette belle aventure de 60 km sur cette piste abandonnée, à part quelques cyclistes au long cours ou motards amateurs d’enduro.

Lourdement chargés, pour ma part j’ai 9 litres d’eau nous démarrons assez tardivement, 7h45.

A la sortie de la petite ville la piste commence. Tout d’abord elle est facile et nous effectuons 5 km, puis tout change. De piste roulante, elle se transforme en minuscule ruban de sable, dans lequel nos roues enfoncent au point que mes sacoches frottent le sol et empêche la progression.

Commence alors une longue séance de poussage jusqu’à 17 h.

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A midi nous avons à peine parcouru une dizaine de km. On pourrait imaginer qu’à ce rythme nous ne sommes pas près de parcourir les 60 km de cette piste infernale.

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cloué dans le sable

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effondrement sur la piste

Pour agrémenter le tout, car c’est trop facile, une multitude d’épineux aux dards acérés et longs de plusieurs centimètres dur comme du métal, nous guettent tout au long du parcours. Comme il fallait s’y attendre l’un de nous crève, réparation qui aurait pu être rapide, sans un problème de valve qui fuit.

Après deux passages de cols à 17 heures nous arrivons au point culminant après avoir poussé nos vélos plus de 20 km sur cette piste par endroits effondrée.

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entre deux poussages de vélo un coin d'ombre

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la piste 

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enfin le sommet après une journée de poussage

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grande ambiance en bord de piste

Nous nous lançons dans une descente délicate, plus un champ de grosses pierres qu’une piste, mais ça descend. Il faut faire attention sur notre droite un précipice , par endroits qui dépasse les 100 m d’à-pic ne permet pas la chute. Instinctivement nous avons tendance à nous coller à la paroi.

A 18 h une ruine au sol parfaitement plat va nous offrir l’endroit idéal pour monter nos tentes. Nous nous sentons fatigués après cette journée où outre la distance, nous avons dénivelé de plus de 900 m.

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Parfois on arrive à monter sur le vélo

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la nuit tombe sur les Andes, que nous allons traverser sur 500 km à la prochaine étape d'une dizaine de jours

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Notre ruine bien accueillante, hélas d'autres y sont passés et on laissé des bouteilles vides et même un bidon d'huile de moto

Nous commençons par nous faire un thé chaud agrémenté d’une bonne quantité de miel, puis un plat de riz. Nous ajoutons des cubes aux légumes, ce qui nous permet de consommer l’eau de cuisson en soupe. L’eau que nous transportons sur nos vélos, il n’est pas question que nous en perdions une goutte.

 

22 octobre 30 km

Après une excellent nuit, par un temps clément, car nous ne sommes qu’à 1500 m d’altitude, une excellente piste légèrement en descente nous permet de rejoindre la petite ville de Tinogasta. Les 10 derniers kilomètres sont une véritable décharge à ciel ouvert.

II ne nous reste plus qu’à nous préparer pour le gros morceau suivant, le paso San Francisco et ses 4800 m d’altitude. Nous ne sommes pas à l’échelle de l’Europe, en effet la montée commence dans cette petite ville et dure 250 kilomètres. Demain encore une étape dans une petite ville. A près demain la grande aventure reprend, car il restera 200 km pour atteindre la frontière avec un seul point de ravitaillement possible, mais la route est goudronnée. Mais une fois que nous aurons basculé au Chili, le goudron prend fin et la première ville se trouve 250 kilomètres plus loin. Mais nous aurons le poste frontière chilien à 80 km de la ligne de partage des deux pays.

18 octobre Cafayate à Santa Maria 80 km

Après un moment agréable dans l’auberge  La Ruta 40, nous démarrons à 7 heures du matin. Nous n’aurons que de la route goudronnée, donc les 8à km ne nous prennent pas longtemps. A midi nous entrons dans la petite ville de Santa Maria. Sa place centrale est adorable, mis en valeur par une multitude d’arbres qui lui donne un magnifique cachet.

Cette étape aura été sans surprise. Durant une quinzaine de km à la sortie de Cafayate nous longeons de belles propriétés viticoles. Puis la Ruta 40 suit une vallée comprise entre deux chaînes de montagnes. Ces dernières ne sont pas très spectaculaires et s’apparentent plus à de gigantesques collines pelées.

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Nous allons croiser un Argentin à vélo qui remonte son pays depuis la Terre de Feu

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Musée des 1000 et une racines en Argentine

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Statue à l'entrée de Santa Maria

 

19 octobre Santa Maria à Huelfin 117 km

L’étape du jour est longue, et en partant nous ne savons pas quelle est la distance, car sur notre carte aux 1/ 2 000 000, nous avons de la difficulté à évaluer les distances avec une bonne précision.

Dès le départ, pourtant matinal le vent nous est contraire. Après une quarantaine de km il va nous devenir favorable, mais pas jusqu’au bout. Tout au long des 40 derniers km un vent puissant va nous freiner. Mais nous arrivons malgré tout à 16h30 à Huelfin.

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Pas de panique circulation presque nulle

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Un horrible barbu et ça ne fait que 25 jours, alors début décembre un Père Noël!!!

Etape étonnant, rien à voir, 117 km presque droits dans un décor qui ne change pratiquement pas. Alors que nous faisons notre pause casse-croûte, protégés de la chaleur dans un système de buses sous la route, nous sommes rejoints par un jeune couple de Britanniques qui sont partis de Bogota il y a 6 mois et qui vont en Terre de Feu.

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Nous avons enfin l’explication concernant les traces de pneus de vélo que nous avons vues plusieurs jours durant lors de la montée de l’Abra del Acay, c’était eux.

 

16 octobre Molinos à San Carlos 90 km 780 m de dénivelé

Après une nuit bonne dans ce petit village perdu, où comme beaucoup d’endroits des monuments rappellent la résistance à la colonisation espagnole, nous partons à 7 heures du matin.

Nous ne savons pas que nous lançons dans notre plus longue étape en heures depuis le départ.

Aux heures matinales, les rayons du soleil encore bas sur l’horizon permettent de mettre en valeur tous les recoins de ces montagnes qui prennent les teintes les plus surprenantes.

Rapidement la piste devient difficile, pierres et sable. Ce dernier est terrible, il force à pousser le vélo. Heureusement pas sur de grandes distances généralement. Sur ces pistes très changeantes presque à chaque mètre, il faut être aux aguets. Sans arrêt scruter quelques dizaines de mètres en avant, et en fonction des traces, de la couleur du sol, et amas de pierres ou de sable, ne pas hésiter à rouler à droite, à gauche ou au milieu. Heureusement la circulation automobile ‘est pas très importante.

Nous allons traverser une petite chaîne de montagnes, un hérissement de pics rocheux de quelques dizaines de mètres de hauteur ; Mais le tout agrémenté de belles côtes, dans une chaleur qui grimpe.

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A 13 heures arrêt improbable au milieu de trois maisons, à la recherche d’un peu d’ombre dans ce monde minéral où l’on suffoque. L’homme qui s’adresse à nous nous permet de nous asseoir à une table à l’abri de la chaleur.

Il s’agit d’un vigneron. Il a un hectare, qu’il  exploite avec un ouvrier. Sa production annuelle est de 1200 à 1300 bouteilles. Bien évidemment nous le goûtons au cours de notre repas à base de pain, saucisson, fromage et fruit. Donc on lui achète une bouteille pour le prix modique de 3 euros. Beau breuvage noir, à la belle senteur, 100 pour 100 malbec. Nous l’apprécions tous les deux, et comme nous pensons dormir sur place nous ne lésinons pas et paf la bouteille. Il nous fait ensuite visiter ses installations. Il traite son vin en autonomie totale. Une exploitation vinicole en miniature. Les tonneaux viennent de France.

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Mais voilà après cet arrêt de quelques deux heures, nous ne trouvons pas de quoi loger sur place et les meedjes ces horribles bestioles comme en Ecosse passent à l’attaque, donc par 35 degrés on reprend nos vélos. Et paradoxe, le vin ne doit pas être trafiqué du tout, rien ne bouge, enfin dans nos corps car la piste reste aussi chaotique, mais le miracle du vélo, même à 6 ou 8 km/h, une petite brise permet d’avoir l’impression qu’il ne fait pas si chaud que cela.

Et cela va nou mener à San Carlos à 18h30, la forme commence à venir. Il y a une dizaine de jours on faisait sur les pistes des étapes de 20 ou 30 km, adaptation à l'altitude en cours et aussi le corps pas encore préparé à affronter les très fortes chaleurs de l'après-midi. A priori nos corps commencent à s'y faire et les longues séances sous les rayons incandescents commencent à ne plus nous faire trop peur.

D’ailleurs, notre vigneron tout fier nous a montré la médaille d’or qu’il a gagné au concours vinicole de Mendoza. Cela paraît incroyable que dans cette région aux conditions climatiques si extrêmes on puisse faire un vin plus que correct avec des cépages comme le malbec. J’en déduis qu’avec le réchauffement climatique qui nous inquiète tout, le pinard sera la dernière chose à disparaître.

Les cinq derniers km sont effectués sur goudron, quelle différence!!!

17 octobre San Carlos à Cafayate 24 km de goudron

Lever tardif après la séance d'hier. Départ 10 heures pour 24 km sur un excellent goudron. Nous  mettons à peine plus d'une heure pour les parcourir. La région viticole découvre ses vignobles.

Cafayate, ville toutristique qui a un certain charme. J'y étais déjà passé il y a cinq ans lors d'une autre traversée dans ce désert d'Atacama. Nous sommes dans le même gîte qu'il ya 5 ans, les souvenirs remontent. 

15 octobre Cachi à Molinos 48 km 600 m de dénivelé

Ce matin départ à 7h30, hier le midi et le soir restaurant sympathique, vin blanc le midi et rouge pour ma part le soir, André est resté au blanc, mais se fut très raisonnable.

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nuit à Cachi dans ce charmant coin

 

La piste est très souvent une terrible tôle ondulée, on ressort de là les neurones vibromassés,  mais heureusement il n’y a plus que 4 ou 500 km sur la "Ruta 40".

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la mythique Ruta 40, une horrible piste

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Le coin est beaucoup plus habité que la partie précédente, il faut dire nous ne sommes plus qu'à 2200 m

Plus de voitures dans ce secteur, donc on évolue parfois dans un nuage de poussière. Les conditions météo sont très favorables. En roulant nous n’avons pas encore souffert des terribles bourrasques qui sévissent dans ces coins. Sauf peut-être un peu en descendant de l’Abra del Acay, où l’on faisait attention de ne pas nous faire jeter à terre, mais uniquement au-dessus de 4000 m.

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un gringo faisant une pause

Petite bourgade de Molinos, perdue au-milieu de nulle part. nous y sommes arrivés vers 13h ; Petite albergue très sympathique au prix doux et à l’eau très chaude. Le nirvana.

Parfois, on peut se demander pourquoi on part sur ces pistes qui semblent désagréables au possible pour les cyclistes. Mais on adore cela se faire secouer à l’infini dans des nuages de poussière, sans doute un peu masochiste ?

Histoire incroyable, je me promène dans le village et vais contempler l’église de 1922. Là, un vieux monsieur m’aborde et me conduit sur un côté de l’église. Il me demande de regarder une simple vitre (photo) et me demande ce que je vois. Effectivement je discerne une  forme qui me fait penser à la Vierge. Il sourit et me dit que depuis 8 mois cette apparition se manifeste tous les jours à 9 heures le matin et 117 heures l’après-midi. Je laisse chacun d’en penser ce qu’il veut.

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voilà le fameux carreau de l'extérieur, complètement transparent de l'intérieur

 

13 octobre Salladios la Poma 19 km 110 m de dénivelé

Après une longue nuit confortable, nos tentes montées dans l’immense pièce mise à notre disposition par le responsable du poste sanitaire de ce minuscule village, nous nous préparons pour une courte étape, au cours de laquelle nous aurons tout loisir de contempler l’immense nature qui nous entoure.

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nous avons été les gardiens du village

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havre de paix à l'abri du vent en furie la nuit

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le nirvana

Le vent a soufflé en furie jusqu’à deux heures du matin. Heureusement que nous avons trouvé cet abri. C’est la grand intérêt de ces voyages à vélo au bout du monde, ne pas savoir où l’on va dormir. Et si c’est dehors cela peut selon les conditions laisser en mémoire des moments d’anthologie accroché aux mats de la tente. Mais souvent ç se démêle au dernier moment. Nous avons eu de la chance, car l’homme qui nous a donné l’autorisation est parti une demi-heure à près vers 16h30, et le village à part nous était désert. Bien involontairement nous avons été les gardiens de ce petit groupe de maisons perdu entre des grands sommets à 3000 m d’altitude.

Donc vers 9 heures sans précipitation nous nous mettons en route pour une vingtaine de km. La vallée est magnifique, grandes parois rocheuses rouges, dominées par de gigantesques sommets au-dessus des 4500 m. De nombreuses cultures ponctuent les bords des rivières. De grandes taches verte sombre tranchent sur l’aridité de la sécheresse du désert. Des arbres parfois en ligne le long de la piste nous prodiguent une ombre agréable. Cela est étrange car depuis une dizaine de jours nous n’en avons pas vu.

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tombes à l'entrée de la Poma

Nous avançons lentement, car les divers recoins de la vallée sont merveille à voir.

Vers midi nous arrivons à la Poma. Nous nous trompons de village et rentrons dans l’ancienne Poma, village détruit par un tremblement de terre en 1930.  C’est avec émotion que nous remonto ns une rue déserte bordée de maisons abandonnées depuis presque un siècle. Mais très vite nous réalisons notre erreur et rejoignons la nouvelle Poma distante de seulement un 1km, cachée dans un repli du terrain.

Nous rejoignons l’auberge de l’Acay au très bon accueil. Cela fait du bien de s’octroyer un après-midi de repos après cette longue ascension de l’Abra del  Acay.

 

14 octobre La Poma à Cachi 58 km 260 m de dénivelé

Ce matin nous comptons faire une assez longue étape, mais comme toujours nous ignorons les distances, et les informations contradictoires se bousculent.

 

Départ 7h30, temps idéal pour rouler, température fraîche, absence de vent et luminosité rasante sur les formations géologiques aux teintes vives. Sur les bords de la rivière que nous longeons nous discernons quelques pêcheurs, mais nous ne prenons pas le temps d’aller les interroger. Manifestement nous sommes sur une rivière à truite.

Nous descendons la Quebrada del Toro, les gorges du Taureau. Spectacle magnifique, mais piste qui parfois fait vibro-masseur du fait d’une tôle ondulée aux vagues rapprochées et profondes.

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petite côte rien de méchant

Nous roulons bien, et Euréka les 13 derniers kilomètres sont asphaltés. Je m’en donne à cœur joie et j’appuie comme un sourd  sur les pédales. Que c’est bon de s’envoler au-delà des 30km/h, cela fait plus de 10 jours que cette possibilité ne nous avait pas été accordée, même en descente.

 Nous retrouvons pour quelques centaines de kilomètres un pratique du vélo plus normale, bien que sur piste la plupart du temps. La petite ville de Cachi est touristique et le centre est pittoresque. Nous nous installons dans un petit hôtel bien situé. Nous allons déjeuner en face sur la place et commençons par un verre de magnifique vin blanc au bouquet prononcé bien que bien  frais. Cela fait un bien fou. Puis une assiette bien organisée entre cabri et légumes divers.

 

11 octobre 35 km 921 m de dénivelé de San Antonio à 10 km de l’Abra del Acay

Nous quittons notre hôtel de San Antonio de los Cobres, où nous avons passés trois nuits et deux jours. Nous y étions bien, et nous mangions superbement. C’était un peu l’embourgeoisement. Nous avions décidé de faire un break surtout pour permettre à Jean-Paul de sa chute un peu après la redescente du Tuzgle, où il s’était fait un certain nombre de plaies au visage. Mais en définitive cela a fait du bien à tout le monde.

Donc départ à 9h, pour commencer nous prenons la N 51 en direction de Salta. Après 12 km l’embranchement de la Ruta 40 direction l’Abra del Acay 4895 m. Beau morceau en perspective, uniquement de la piste.

Malheureusement, Jean-Paul ne s’est pas très bien remis de sa chute et psychologiquement il ne se sent plus. Au bout de 200 m il nous fait part de son intention de renoncer. Moment très douloureux pour tous les trois. Cette expédition nous la préparions ensemble depuis 8 mois, et de devoir se séparer de l’un des membres cela fait très mal. J’en ai pleuré. Il retourne à la N 51 avec l’intention de se faire prendre par un pick up avec son vélo. Il nous donne la gamelle commune. Nous nous embrassons et le regardons partir.

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Séparation quelle tristesse

Voilà nous ne sommes plus que deux. Beaucoup de pensées nous traversent l’esprit. Mais partons la peine s’atténuera dans l’action. La piste est assez roulante dans un premier temps. Après une dizaine de kilomètres, une épingle à cheveux, et là va commencer une longue séance de poussage qui va se terminer le lendemain à midi.

Quelques voitures et motos passent. Vers les 16h nous décidons de nous arrêter pour bivouaquer vers 4500 m. Sans doute le seul endroit acceptable pour planter les tentes sur toute cette longue montée. Nous dérangeons un joli troupeau de vigognes qui était installé un peu en dessous dans une zone marécageuse, étonnant pour une zone désertique. Mais il faut dire que de hauts sommets nous dominent, et qu’à certaines périodes de l’année les précipitations sont importantes. Donc existe-il probablement de vastes poches d’eau souterraine, ce qui permet d’entretenir ces petits ruisseaux, qui s’étalent sur des zones plates.

Nous sommes assez bien installés, le lieu est magnifique et austère. Le vent souffle modérément. Nous nous préparons rapidement une platée de semoule cuisson une minute et disparaissons chacun dans notre tente pour 12 heures.

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Bivouac à 4560 à 400 m de dénivelé  sous le col, on a pris la place des vigognes

Pour ma part la nuit ne sera pas très bonne, j’ai un peu froid, mon duvet aurait-il perdu ses qualités ?Il faut dire que je l’ai depuis une dizaine d’années. Pourtant je m’enfile dans un sac à viande, puis le duvet et par-dessus un sur-sac.

Dans la nuit lorsque le vent se sera arrêté très tard, nous entendrons quelques animaux aux cris étranges, sans doute des oiseaux.

 

12 octobre 39 km 591 m de dénivelé arrêt à Salladios

Lever vers 7 h, il fait -5, pas très agréable de plier nos affaires dans ces conditions. On sent bien l’altitude. Après un petit-déjeuner spartiate nous démarrons à 8h30. Le soleil vient juste de nous toucher, cela fait un bien fou. Il nous faut pousser les vélos à deux sur 300 m afin de remonter à la route.

A peine avons-nous fait quelques dizaines de mètres, qu’un camion s’arrête et nous demande si nous voulons monter. Nous déclinons l’offre en remerciant chaleureusement le chauffeur. Si nous avions cédé à la tentation nous l’aurions regretté toute notre vie.

Donc voilà nous lançons dans une longue séance de poussage des vélos de 3h30 jusqu’à ce fameux col, qui est le plus haut col routier d’Amérique du Sud à 4895 mètres. Au fur et à mesure que nous montons le décor s’élargit et nous voyons à plus d’une centaine de kilomètres. En particulier en face de nous à une cinquantaine de kilomètres le volcan Tuzgle dresse sa pyramide, ornée sur le côté gauche de plusieurs coulées de lave noire.

 

Midi au sommet, il y a une troupe de motards et deux voitures. Le vent souffle en tempête. Nous ne nous éternisons pas.  Une longue descente commence dans un monde minéral. De ce côté du col la route est beaucoup plus vertigineuse. Les bourrasques de vent parfois nous bousculent. Il fait froid sur les quelques premiers kilomètres, puis la chaleur prend le dessus. Nous traversons bon nombre de ruisseaux qui s’étalent sur la route.

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Passage très aérien de la routa 40

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ruta 40 descente de l'Abra del Acay

 

Vers 16 heures nous arrivons au minuscule village de Salladios en plein vent. Après avoir demandé, au seul homme que nous avons vu, s’il était possible d’avoir un lieu à l’abri du vent pour la nuit. Juste devant nous il nous ouvre une belle pièce vide de 70 mètres carrés et nous permet de nous y installer. C’est le nirvana. Vers les 16h dans ces pays de vent en furie, on a toujours l’appréhension de devoir dormir dehors. Et voilà comment la nuit risque d’être fort agréable.

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gros cactus

9 et 10 octobre repos à San Antonio de los Cobres

Nous profitons de ces deux jours pour prendre un peu de repos, après cette première bambée de 425 km et 5800 m de dénivelé hors escalade du Tuzgle. Nous nous  remettons en route demain. De mon expérience de ce genre de voyage, la première partie est toujours la plus difficile, le temps que le corps s'adapte à l'altitude, à l'amplitude thermique journalière, et au mode de vie qui change. Puis l'accoutumance étant acquise, le corps sans rechigner se met à fonctionner du lever du jour à la tombée de la nuit. On doit retrouver les sensations de nos ancêtres préhistoriques, on ne sent plus ni le froid ni le chaud. L'envie d'aller toujours plus loin plus fort se fait de plus en plus pressante. On a tous 18 ans, les vieilleries comme l'arthrose se dissolvent dans les endorphines générées par l'effort à vélo, c'est de la vélothérapie. 

 

6 octobre Pastos Chicos à Sey  distance 24 km  altitude 4000 m

Nous quittons ce village de Pastos Chicos et Luis qui a été si gentil avec nous. Nous mettons le cap su Pastos Sey. Au fur et à mesure le volcan Tuzgle et se 5530 mètres prend de l'ampleur, et sans nous interroger les uns les autres, on reste un peu interloqué de l'immensité de cette montagne. On va bien à vélo pour la gravir?

 

 

Nous ne parcourons pas beaucoup de kilomètres, car notre phase d'adaptation à ces pistes et surtout à l'altitude est en cours. Ne pas chercher à brûler les étapes, car le mal des montagnes ne pardonne pas.

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Le Tuzgle est encore loin mais il bouche déjà tout le ciel, sommes-nous fous?

Ce village de Sey est pauvre et triste, toute la misère du monde semble s'y être accumulée. dans la  petite alimentation une jeune fille infirme aidée de sa maman semblant très âgée nous servent. On en ressent une immense tristesse pour cette jeune fille d'une douzaine d'années qui malgré sa souffrance s'efforce à nous sourire.

Dans l'hospedaje communale il y a  la wifi, mais nous sommes trop absorbés par nos préparatifs de demain, le grand jour, début de ascension du Tuzgle. Ce qui m’inquiète un peu, le village n'est qu'à 4000 m d'altitude et nous comptons demain soir bivouaquer à 5000 m.

Réorganisation des sacs et des sacoches en vue de passer de voyager à vélo à grimpeur de montagne. Quel bordel pour ma part, grosse désorganisation, tout mélanger pour libérer de la place dans mon sac north face qui me servira de sac de montagne. 

Nous montons sur le petit promontoire que nous atteignons par l'habituel chemin de croix de ce village de la Puna argentine. On ne voit pratiquement personne dans ces villages perdus dans les immensités du désert. Très rarement une vieille indienne avec son chapeau traditionnel passe, le regard tourné vers le sol, et semblant porter sur ses épaules toute l'injustice de l'univers. Face à ces situations, on se pose la question de la dérision de nos petites passions d'occidentaux bien nourris.

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D'ailleurs Jean-Paul nous prépare du riz bien aromatisé pour les 48 heures à venir, chacun ses trois petits sacs pour l'assaut du Tuzgle. On sent une certaine tension, comment allons-nous réagir, comment allons-nous cacher nos vélos et notre matériel volumineux, même si la région est pratiquement abandonnée des hommes?

7 octobre de Sey au bivouac 20 km de vélo 480 m de dénivelé et 460 m à pied

Nous démarrons vers 7h30 dans un décor magnifique, soleil rasant du matin sur d'immenses sommets arrondis et de magnifiques parois rocheuses qui bordent la gorge dans la quelle nous nous engageons. Il y a des belles escalades à y faire. J'y détecte quelques pitons.

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Mais la piste n'est pas très roulante, nous allons mettre 5 heures pour parcourir les 20 kilomètres qui conduisent au point de départ de l’ascension. Une fois en ce point, nous allons pousser nos vélos à deux dans une pente qui interdit d'être seul, et nous allons les cacher ainsi que nos affaires dans un chaos de gros cailloux volcaniques un peu en dehors de la piste.

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On planque les vélos et le matériel

A 14h30 lourdement chargés nous partons pour notre point de bivouac vers les 5000 m. Nous suivons une piste qui monte en de larges lacets. Plus nous nous élevons plus nous prenons conscience de l'immensité de ces zones de désert. Enfin, vers 18h nous trouvons les ruines que j'avais détectées sur google earth. Elles nous permettent d'installer deux tentes dans des conditions pas trop mauvaises. A cette altitude nous nous attendons à une nuit froide, mas nous sommes bien équipés.

Rapidement nous engloutissons nos rations de riz préparées par Jean-Paul et nous couchons prêts à affronter une douzaine d'heures d'immobilité. De l'agrément de sortir à 3h du matin pour une petite envie!

8 octobre ascension du Tuzgle et descente à vélo sur San Antonio de los Cobres

Après une nuit somme toute pas bonne du tout, entre le froid et le vent à 5000 m et un mal de tête qui m'a tenu une bonne partie de la nuit. André, qui  dort dans sa tente un peu au-dessus de nous, Jean-Paul et moi étant dans la même, donne le top départ à 7h45, on surgit de la tente et c'est parti.

Nous sommes en face ouest, le soleil ce 'est pas pour tout de suite, nous voyons ses rayons éclairer les montagnes en face, ainsi que l'immense cône d'ombre de notre volcan. il en paraît d'autant plus impressionnant.

Nous démarrons par une piste, le froid à travers mes semelles se fait immédiatement sentir, les mains gantées fourrées dans les poches, seul André semble insensible au froid. Nous suivons ce chemin qui va en se rétrécissant jusque vers les 5200 m. Elle traverse toutes sortes de roches. Des grosses roches porphyriques, on pourrait se croire dans un Estérel gigantesque, des roches vertes marquées d'oxyde de cuivre, puis des zones entièrement blanches faites d'une espèce de matière pulvérulente. Puis un rayon de soleil vient illuminer ce monde minéral.

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On dirait de la neige mais non

On se croirait sur une autre planète; Aussi loin que porte notre regard à part une ruine à 5100 m et la piste aucune trace de civilisation. La piste prend fin brutalement vers 5250m

Devant nous un vaste mur instable fait de sable et de grosse pierres volcaniques, qui devaient être ces fameuses bombes incandescentes expulsées du volcan. Nous discernons quelques traces de passages et sans trop de difficultés nous surmontons l'obstacle de quelques cent cinquante mètres de haut. Certes en soufflant dans ce terrain instable sablonneux très raide, mais en réalité sans aucune difficulté d'orientation.

Nous débouchons vers les 5400 m sur un large plateau au bout duquel le sommet du Tuzgle nous apparaît. Il est en fait le bord le plus haut du cratère, qui en lui-même n'est pas impressionnant. Nous parcourons rapidement les 130 m qui nous séparent du sommet. Le temps est idéal, l'Atacama nous fait la fête, ni cône nuageux, ni vent. Nous allons rester une vingtaine de minutes au sommet. On se dit que les souffrances acceptées pour arriver ici, que ce soit les pistes infernales à vélo, la montée longue avec le matériel de bivouac lourd, et une nuit de 12 heures à se poser des questions dans le vent et le froid, valaient vraiment la peine d'être endurées. 

Au sommet je déploie le drapeau Mapuche que Robert, citoyen patagon m'a prêté en vue de ma demande de citoyenneté patagonne, cf Jean Raspail et son livre "Jean de Touneins roi des Patagons".

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Annexion du volcan Tuzgle au nom de Jean de Touneins, roi des Patagons

Nous redescendons rapidement à notre lieu de bivouac, plions nos affaires restées dans les ruines. Nos sacs chargés, heureusement moins lourds qu'hier, nourriture et surtout eau en moins, nous dévalons directement en courant modérément, sécurité oblige, dans les grandes pentes volcaniques purulentes et très poussiéreuses.

 

Une fois nos vélos retrouvés, nous récupérons toutes nos sacoches, reformatons nos bagages et prenons la direction de San Antonio de los Cobres. Les dieux nous sont favorable, que de la descente sur 30 km et le vent dans le dos. Un vrai bonheur, mais attention aux traîtrises de la piste, surtout que nous sommes fatigués donc moins vigilants. Je ne peux m'empêcher de m'arrêter, malgré l'heure tardive. je suis fasciné par ce volcan et ses coulées de lave noire.

Nous passons sous l'un des incroyables viaducs du "train des nuages", que nous connaissons tous, dessiné par Ergé dans les aventures de Tintin.

JE VAIS ATTENDRE LA NUIT POUR CHARGER DES PHOTOS CAR POUR LE MOMENT TROP LENT

 

 

4 octobre Susques à Huancar 25 km 3600 m d’altitude

Après une bonne nuit, ce qui était inespéré à Susques, nous attaquons la piste pour maintenant plusieurs semaines sur la Ruta 40, route mythique qui traverse l’Argentine du nord au sud.

Cette piste est parfois roulante parfois beaucoup moins, car couverte de graviers ou de sable. Dans ce dernier cas, il nous faut pousser les vélos, mais heureusement pas sur de grandes distances.

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On est parti pour 15 jours de piste

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compagnons de route tout au long de la piste

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Nous sentons bien l’effet de l’altitude, car nous sommes montés relativement vite, et nos corps ne sont pas encore totalement habitués.

Nous optons pour des étapes courtes pour le moment, afin de bien s’acclimater et d’être en mesure d’attaquer le premier sommet, le Tuzgle dans les meilleures conditions.

Pause déjeuner au bord d’une rivière en plein désert, cela a un petit air d’irréalité.

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Puis vers 13h nous atteignons Huancar. Nous décidons de nous y arrêter, ce qui est plus sage. En effet, l’après-midi la chaleur devient infernale, et dans ce désert il ne faut pas espérer trouver de l’ombre.

Nous arrivons à l’heure de la sortie de l’école. Nous demandons de l’eau, et nous sommes introduits dans l’école où l’on nous donne accès aux toilettes.

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Les écoliers nous regardent comme des Martiens, ça tombe bien on se croirait sur la planète Mars

La commune se met en quatre et nous aménage une petite pièce avec trois lits avec draps et couverture, le paradis. Et pour la somme de trois euros chacun. On se prépare pour le soir une énorme platée de pâtes, dont on gardera la moitié pour le petit-déjeuner.

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en attente des lits

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Le cuistot en pleine action

Cette vie d’errance qui commence pour une durée de deux mois est déjà depuis une semaine pleine de surprises. Chaque jour sur la route apporte ses joies et ses souffrances. On ne sait pas si l’on va coucher dehors ou non. Pour le moment les grands vents, que j’ai connus si terribles, nous épargnent. Seule la chaleur de l’après-midi demande des précautions. C’est pour cela que si nous pouvons nous mettre à l’abri au plus tard à 14 heures, nous n’hésitons pas dans cette phase d’adaptation à ce climat particulier d’altitude.

Mais le corps s’adapte et j’espère que le miracle, que j’ai toujours connu jusqu’à présent, se réalise, pouvoir pédaler du lever du jour jusqu’à la tombée de la nuit. Un peu de patience, il suffit d’écouter son corps, s’il dit stop ne pas insister. Là réside le secret pour que rapidement il ne dise plus stop.

 

5 octobre Huancar à Pasos Chicos 28 km 3800 m d’altitude

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départ imminent 

Après une longue nuit de 9 heures assez réparatrice, nous commençons la journée par notre platée de pâtes, à peine tiède, obligation d’économie de gaz, quel étouffe chrétien !

Nous prenons la piste vers 7h50. La première heure est idéale pour pédaler, froid sec, puis le soleil va faire monter la température qui reste acceptable jusque vers 13heures. Cela tombe bien c’est l’heure à laquelle nous arrivons à Pasos Chicos, où nous sommes hébergés en dur.

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Tout l’après-midi dans ce village du bout du monde protégé des vents d’ouest passe très vite. C’est le premier village de ce désert immense, s’étendant sur 4 pays qui n’a pas d’eau potable directement tirée du sol. On se ravitaille dans une petite casemate en adobe, où sont entreposés plusieurs énormes récipients, qui sont remplis par camion. L’eau a un goût très prononcée de produit d’épuration.

Nous allons visiter le clocher de la petite église du village, auquel nous accédons par un petit escalier raide de quelques mètres. La cloche est matérialisée par un morceau de rail d’une soixante de centimètres pendu à une corde. On frappe dessus avec une courte tringle métallique rouillée. André ne fait que l’effleurer et il en sort une sonorité stupéfiante. Deux oiseaux de proie virevoltent au-dessus de nous au gré des turbulences du vent léger qui parcourt le désert.

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Nous montons par un chemin de croix sur le petit cône volcanique qui domine le village de 60 mètres. Cette courte marche qui culmine à 3900 m ne nous pose aucune difficulté. Partout autour de nous des cônes volcaniques, petits ou énormes, ponctuent la plaine. Nous regardons fascinés ce spectacle, des fois que quelques dinosaures ayant survécu à l’extinction se cachent dans ce monde minéral. 

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Le village de Pasos Chicos protégé par son mur de lave

Nous distinguons très nettement le Tuzgle, volcan encore à trente kilomètres, mais qui domine la plaine du haut de ses 5500 m.

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Demain sera encore un jour d’approche par la Ruta 40. Les deux suivants seront consacrés à l’ascension.

Le premier, nous essayerons de monter jusque vers 5000 m à vélo, et de nous installer au mieux pour la nuit. Puis le second, départ à pied vers les 5h du matin dans le but d’atteindre le sommet avant 9h.

 

 

Je vais vous relater les deux derniers jours les 2 et 3 octobre, on entre dans le hard.

2 octobre de Purmamarca à Salinas Grande 60 km 1835 m de dénivelé col à 4170

Nous sommes partis de Purmamarca vers 8 h, après avoir pris en main notre petit déjeuner, car dans ces "hospedajes" on ne sert pas tôt du tout.

Le fait de partir relativement tard, cela nous a permis de voir les roches s'enflammer au soleil levant.

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Départ Purmamarca

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début des 1800 m de dénivelé on sourit toujours, mais on sourira encore après 

Une douzaine de kilomètres à la pente raisonnable nous ont conduits au point où la souffrance a commencé. Une immense côte à flanc de montagne. La chaleur s'y est mis, puis le vent. Nous avons atteint le col '(dont je ne me souviens pas le nom) à 18  heures, après avoir poussé nos vélos durant des heures dans les rafales de vent. Ces coins à vélo c'est l'école de la patience dans la souffrance. Mais on est maso et on aime ça. On a pas traîné à plus de 4000 m.

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la route passe là, une fois le vent avec une fois le vent contre

 

 

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rencontre avec notre Martien quotidien, Mathias von Deutschland

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enfin le sommet

Puis nous sommes descendus vers Salinas Grande, la nuit nous a pris un peu avant le salar. On s'est arrêté dans une espèce de construction pas finie, que nous avons squattée. André a monté sa tente à l'intérieur, Jean-Paul et moi avons simplement sorti nos sacs de couchage, les yeux rivés du fait de l'absence de toit sur une voûte céleste époustouflante. Nous étions à 3300 mètres d'altitude et les lumières parasites inexistantes.

 

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course contre la nuit, Salinas Grande au fond

3 octobre 78 km et 624 m de dénivelé de Salinas Grande à Susques

Après une nuit dans notre maison aux quatre vents à regarder ce ciel magnifique, à 6 heure branle-bas de combat, pas évident il a fait froid cette nuit. Mais nous nous attendions à pire vers les -5. Il faut un certain temps pour se préparer et nous démarrons un peu avant 8 heures.

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on se prépare après une nuit dans la maison des quatre vents sans toit mais avec un ciel étoilé qui sans problème a remplacé le toit, pour Guy j'ai essayé de faire pour toi une photo de ce ciel, mais pas réussi mais ça viendra et à 5000 m se sera encore plus beau des paquets de constellations comme de la ouate diffuse

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des photographes sur le bord du Salar

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Rencontre quotidienne, deux Saturniens à pied originaires de Charente-Maritime

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arrêt pour l'eau au puits, au milieu du sel elle n'en contient pas j'avais déjà expérimenté en d'autres lieux en Bolivie

Les 50 premiers kilomètres seront presque droits et plats. Durant les quinze premiers kilomètres nous traversons le salar Salinas Grandé. C'est un spectacle toujours étonnant, même lorsqu'on en a déjà vu. Puis les 39 derniers kilomètres vont se corser, en particulier en remontant une gorge au nom évocateur "Mal Paso".

paysage complètement minéral tout au long du parcours et tout particulièrement à l'arrivée à Susques.

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arrêt pour admirer

Vers 16h30 nous arrivons à Susques, petit village à l'aspect sordide, plongé dans la poussière. Nous ne trouvons rien pour loger. Nous essayons en désespoir de cause l'église et sa cour bien plate, puis l'école. Le directeur est très sympa, mais le règlement c'est le règlement. En désespoir de cause nous faisons des provisions en prévision des jours à venir et nous sortons de ce village glauque pour essayer de se planquer avant la nuit. Et eurêka André au dernier moment au niveau des dernières maisons voit un petit panneau. Et le miracle se produit, nous obtenons une petite chambre pour trois au prix très doux avec l'eau chaude et le sacro-saint wifi qui me permet de vous relater ces deux journées où nous avons mis nos roues dans la puna, ces déserts d'altitude argentins. 

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Susques

 

1er octobre Tumbaya à Purmamarca 17 km 222 m de dénivelé  arrivé 2288 m d'altitude

Aujourd'hui l'étape va être très courte, à 9 heures du matin nous sommes arrivés. Nous allons nous arrêter dans ce petit village universellement connu pour ses couleurs de roches extraordinaires. Nous pouvons constater que nous prenons de l'altitude, car les premiers cactus, plutôt candélabres, apparaissent.

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Seule anecdote de cette courte étape un chien nous a suivi tout au long de la route. il nous a fait peur, non qu'il soit agressif plutôt très affectueux, mais il effectuait des traversées de route parfois pas très loin des voitures.

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Demain on rentre dans le dur, on part à l'assaut du premier col à plus de 4000 m. Nous allons rester au-dessus de 3700 m une dizaine de jours avec un passage de col à 4900 et notre premier sommet le Tuzgle à 5500. La wifi nous devrions l'avoir dans deux trois jours puis dans une semaine.

 

30 septembre EL Carmen à Tumbaya 77km 1120 m de dénivelé

Après une nuit dans une pension sympa, et un repas dans un restau un peu glauque mais au patron agréable, nous reprenons la route. Ce ne sera pas comme la veille, la grosse route dure, les camions et surtout les bus qui frôlent. 

Sur notre gauche les sommets des Andes sont déjà au soleil, alors que la route reste à l'ombre. Ces crêtes sont la promesses des combats à venir, car derrière se cache la fameuse "ruta 40".

Grande route de fond de vallon sans caractéristique particulière, mais toujours quelque chose d'intéressant, comme par exemple ces fresques sur un mur d'école ou ces gros galets retraçant le combat des Indiens pour leur liberté.

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Un peu avant la ville de San Salvador de Jujuy, un jeune cycliste roule avec nous et il va nous amener  à l'entrée de la ville, par une piste cyclable qui évite l'autoroute assez passante.

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Nous traversons la petite ville de Jujuy, le long de sa rivière presque à sec à cette époque, nous longeons quelques kilomètres une piste cyclable rouge. Le long de cette piste un homme s'entraînait au flamenco. Jean-Paul s'est arrêté et a son tour s'est mis à taper sur la mini-piste en rythme, pas mal du tout.

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Puis il faut se rendre à l'évidence notre seule et unique route, la 9 est une autoroute. Avec quelques appréhensions nous nous y engageons. mais du fait de la large bande d'arrêt d'urgence, nous réalisons que nous sommes plus en sécurité que sur les routes ordinaires, doublés par des bolides.

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Une rencontre sympathique, nous en avons déjà pas mal fait 

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L'eau commence à manquer. Nous nous arrêtons devant une maison, et l'Indien qui y habite nous offre deux litres, qui sont les bienvenus.

Pendant que nous cassons la croûte un couple d'Allemands vient en sens inverse. Bien évidemment ils s'arrêtent et nous discutons comme toujours avec passion quand on se rencontre au bout du monde. Ils ont démarré à Quito il y a plusieurs mois. Dommage que la fille n'ait pas un vélo plus adapté pour les pistes. je pense qu'ils ont été obligé d'éviter les grands déserts comme le Sud Lipez. il faudra qu'ils reviennent.

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Après le repas une côte très raide nous fait passer à plus de 2000 m, mais ce n'est qu'une bosse et une descente effrénée va nous faire perdre 300 m.

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Deux jours de route j'ai encore mon petit bedon, mais bientôt je vais être aussi svelte que les autres

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Nous nous arrêtons au village de Tumbaya. Nous demandons l'autorisation de dormir devant l'église. Elle nous ait accordée. Nous passons une nuit fort agréable. 

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29 septembre Salta El Carmen 76 km  Dénivelé 637 m Temps Parcours 4h36

Aujourd'hui enfin nous sommes partis, mais pas très tôt à 8 h, avec des derniers petits réglages de dernière minute. 

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L'équipe prête à se lancer

La sortie de Salta ce samedi matin ne posera pas de problème, de plus après deux kilomètres une pites cyclable nous conduit dans la campagne, nous la suivront sur une quinzaine de kilomètres, puis elle cédera la place à une étroite route toute en virage au goudron excellent.

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Cette route est appelée la "Corniche". Elle est en encorbellement à flanc de montagne. On pourrait se croire sur une route de Haute-Provence. cependant certains végétaux sont très différents de ce que l'on trouve chez nous, comme ces grandes herbes qui pendent, ou ces touffes qui décorent certains arbres.

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Nous rencontrons notre premier voyageur à vélo. Bien évidemment, nous ne coupons pas au rite de l'arrêt et de la discussion enflammée. il est argentin d'une ville éloignée sur la côte atlantique. Il termine un périple de 225 jours sur ces hautes désertique argentines.

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Peu de circulation sur cette route, mais nombreux, parmi les véhicules rencontrés, sont les conducteurs qui nous adressent des signes d'encouragement. Souvent des vaches et des chevaux et des vaches occupent avec nonchalance l'asphalte. Une étrange statuette nous intrigue au détour d'un virage

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Nous avons roulé avec une belle chaleur vers les midi, 33,5 degrés. Après un repas dans un restaurant sympathique, nous atteignons la petite ville de El Carmen et nous installons dans un sympathique hostal, dont le nom nous avait été donné par la restauratrice. 

Nous montons doucement en puissance, les promesses de grosses difficultés se dessinent en arrière-plan, sou forme de gigantesques volcans qui se dressent presque menaçants au-dessus des plaines.

 

 

 

 

 

Notre prochain voyage à vélo va consister en une boucle de 3000 kilomètres à partir de Salta. Nous sommes trois, Jean-Paul, André et Luc. Notre périple va durer un peu plus de deux mois. Tout d'abord de Salta nous allons partir vers le nord vers Susques, puis suivre vers le sud la ruta 40. 

Un premier test de montagne le Tuzgle 5500 m. Nous devrions pouvoir monter jusque vers les 5000 à vélo, puis à pied. Puis passage à San Antonio de Los Cobres, puis le col Abra del Acay, presque 5000 m d'altitude. Puis le cap sur Cafayate, ville réputée pour ses vins. Ensuite toujours par la Ruta 40 nous rejoindrons la Ruta 60 qui conduit au paso San Francisco à 4800m. De là en laissant nos vélos nous montrons sur le Cerro San Francisco 6030m. La suite devrait nous conduire au bord du Pacifique. Nous le remonterons sur plusieurs centaines de kilomètres  jusqu'à Antofagasta. De là retour vers l'Argentine par le paso Socompa 3800m. Nous aurons alors sans doute le gros morceau de notre voyage, comme on dit en anglais"the crux". En effet, nous allons monter sur le cerro Socompa 6050m. Ce qui donne un dénivelé de 2200 m. Avec quelle quantité d'eau arriverons nous au pied? Puis après être entrés en Argentine, direction Tolar Grande, puis San Antonio de los Cobres, et par un dernier tronçon par un grand col, par lequel j'étais déjà passé au cours d'une traversée de l'Atacama, retour à Salta.

VUE d'ENSEMBLE du PARCOURS

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Volcan Tuzgle et piste approximative de montée

Ce sera le premier volcan que nous tenterons, d'une altitude de 5500 m cela constituera un bon test pour les deux suivants qui dépassent les 6000m. Nous devrions pouvoir monter avec nos vélos jusque vers 5500 m. Sans doute devrons nous les pousser quelques kilomètres en finale. Vers cette altitude de 5500 m il y a quelques ruines qui devraient nous fournir un abri pas trop inconfortable contre le froid et surtout le vent. Puis 500 m de dénivelé que nous ferons au plus tôt le matin avant que le vent ne se lève vers les neuf heures du matin.

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Volcan San Francisco en orange trace de montée

Ce deuxième volcan qui dépasse de peu les 6000 m ne devrait pas opposer trop de difficulté. En effet nous arriverons par la route au col San Francisco à l'altitude de 4800 m. Sans doute pousserons-nous nos vélos plus loin sur quelques kilomètres jusque vers les 5000 m, afin de limiter les risques de vol durant l'ascension. Il nous restera à peu près mille mètres de dénivelé en une dizaine de kilomètres. Il ne faut pas négliger la fatigue lors de ces marches en altitude. Mais normalement nous serons bien acclimatés, déjà un premier sommets et plusieurs cols à plus de 4000 m dont un très proche des 5000 m. Les problèmes d'eau ne devraient pas se poser.

 

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Volcan  Socompa

Ce dernier volcan à 6060 m sera le plus problématique pour nous. En effet, le col est à 3800 m, donc plus de 2000 m de dénivelé sont à effectuer pour en atteindre le sommet. Très probablement il nous faudra compter deux jours d'ascension. ce qui complique la logistique, en nourriture en eau et en matériel de bivouac.Ce dernier nous l'envisageons vers 5500 m. La montée sera plus raide que pour les deux précédents. par endroits sans doute nous faudra -t-il mettre les mains? Mais on ne peut pas parler vraiment d'escalade; mais de progression sur terrain raide. L'interrogation réside plus dans la quantité d'eau dont nous disposerons. En effet, le dernier point de ravitaillement sûr est la ville d'Antofagasta, et depuis ce lieu nous aurons effectué  de l'ordre de 250 km pour rejoindre le col de Socompa en minimum trois ou quatre jours. Donc il nous faudra impérativement trouver de l'eau en route, car nous ne porterons pas plus de 15 litres chacun, et dans la chaleur de la partie chilienne du désert de l'Atacama il faut s'attendre à consommer chacun au moins quatre litres par jour sinon bien plus. Peut-être que les douaniers chiliens et argentins à la frontière pourront nous fournir quelques litres afin de réaliser notre projet d'ascension qui se situe juste au-dessus des postes de douane?

 

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Première partie de notre trajet qui devrait nous prendre de 10 à 15 jours avec l'ascension du premier sommet le volcan Tuzgle 5500 m et le passage de l'Abra del Acay 4950 m

 

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Deuxième partie de notre trajet de l'Abra del Acay au pasa San Francisco

Ce tronçon va nous faire passer par des coins très réputés par leur beauté et leur sauvagerie. Je pense au village de Cachi perdu dans une vallée secondaire. puis nous rejoindrons la fameuse Ruta 40 à Cafayate, haut lieu du vignoble argentin. Nous suivrons cette route quelques centaines de kilomètres jusqu'à l'embranchement de la route 60 ou presque. Nous sommes bien tentés par un petit raccourci de 60 km à travers la montagne par une piste sans doute très difficile. Puis nous attaquerons la longue montée de plus de 200 km pour rejoindre le paso San Francisco. Là nous partirons à l'attaque de notre premier 6000 m, qui si les conditions sont favorables, ou plutôt pas trop défavorables, car dans ces coins la tempête de vent pas trop forte est du beau temps, ne devrait pas poser trop de problèmes. surtout que l'on devrait pouvoir se ravitailler en eau dans la montée à la douane.

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Troisième partie Paso SanFrancisco à Charanal

 

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Quatrième partie Charanal à Antofagasta 

 

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Cinquième Partie Antofagasta au Paso Socompa

 

 

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Sixième Partie Paso Socompa à Tolar Grande

 

 

En attendant un petit récit d'un tour de chauffe que j'ai effectué avec l'un de mes deux camardes cet été dans les    Alpes :  https://voyageforum.com/v.f?post=9126950;#9126950 

                                                                                                                             

Regroupement à Saint-Maur  avec André et Jean-Paul, derniers petits réglages avant départ le 26, le salon de Jean-Paul a été transformé en champ d'étalage de nos matériels, ce qui est assez conséquent (hors vélos) 23 kg chacun,   

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Dans  deux mois mon petit bedon aura fondu, je compte perdre 8 kg    

Journée du 26 septembre

Départ de chez Jean-Paul, sans problème nos deux taxis étaient là. L'un pour les cartons à vélo, gros volume et l'autre pour les passagers. Enregistrement des bagages et des vélos nominal. Départ d’Orly comme prévu arrivée à Madrid  dans les temps. Notre avion pour Lima prend 40 minutes de retard. Nous montons enfin, et là l’incroyable arrive, le copilote nous annonce que le pilote est en route. Il arrivera avec deux heures de retard. mais il a fini par nous ramener à bon port. Puis Lima Salta s'est bien passé.

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Orly

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Orly

 

Journée du 27 

Arrivée à 4H30 à Salta, les douaniers ont ouvert l'un de nos cartons, il nous a fallu le recoller. Pas de taxi pour nos vélo , coup de chance je demande à une grosse voiture à benne, il s'agit d'un guide de montagne qui va nous apporter nos cartons gratuitement. Remontage des vélos, j'ai un problème de frein avant, que j'espère régler chez un mécano ce soir.

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Ouf à l'hôtel

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Place centrale de Salta, statue d'un général au rôle important

 

28 septembre Dernier jour avant notre départ

2 nuits d'adaptation ne sont pas de trop. Hier soir j'ai pu faire régler le frein avant par un mécano vélo, très compétent. Il m'a tut remis en place. Ce matin nous avons fait les courses en vue du départ demain matin.

Cet après-midi nous avons visité la ville, en particulier le fabuleux musée des momies du Llullaillaco, volcan de 6700 m d'altitude, au sommet duquel étaient enterrées ces momies d'enfants. Elles ont été découvertes récemment, en 1999. C'est absolument stupéfiant. Notre route va se développer au beau milieu de  ce domaine des Incas. En effet, lorsque Pizaro est arrivé en 1532, ils occupaient une large partie du plateau andin.

 

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San Pedro de Atacama

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Plus vieux bâtiment de Salta 1835

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Le vélo est prêt. Encore de la place dans sacoche avant pour l'eau, jusqu'à 12 l

Deux jeunes Français sur la route depuis presque un an logeaient à côté de nous. L'un des deux chanta à ma demande "la route" de Michel <<Comminges en s'accompagnant à la guitare, superbe. 

https://www.youtube.com/watch?v=xtmrlD0Xdt0

La magnifique cathédrale qui tient lieu de Pantéon argentin

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