daniele

Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

15/02/2013

Deux mois autour du Mékong à vélo, troisième partie Luang Prabang à Vientiane 400 km

 

13 Février Luang Prabang  à Kiou Ka Cham 78 km

Ce matin, nous partons à trois,  avec Stéphane, sur une portion de route qui passe pour l'une des plus appréciées des fous des grands voyages à vélo. Le temps reste voilé, la visibilité réduite, ce qui enlève sans doute au spectacle des montagnes qui nous entourent. Le relief est accidenté, nous allons subir deux montées, l'une de 10 km et la seconde de 20 km, mais jamais au-dessus de 10%  de déclivité. J'arrive toujours à garder une vitesse de l'ordre de 8 ou 9 km/h. On est loin des terribles pentes thaïes. Le dénivelé est cependant important, sans doute supérieur à 1500 mètres. Stéphane me tire de temps en temps, en me coupant le vent, et ça le fait rigoler de voir comme je m'acharne sur mon vélo pour monter.

 

P2140664.JPG

 

 

P2140663.JPG

 

Mais l'intérêt de la journée, à mon avis, ne sera pas dû au panorama, certes joli mais sans plus, mais dans les rencontres de Martiens que  nous faisons en chemin.  Sur la journée on va s'arrêter à plusieurs reprises, lorsque nous rencontrons des cylos lancés dans des périples au long cours. Tout d'abord un couple d'Allemands en route depuis plus d'un an, puis un couple de Belges aussi parti depuis longtemps. Une fois arrivés à l'étape, quatre jeunes Français en route depuis deux ans et demi font un bref arrêt avant de repartir vers Luang Prabang avec une arrivée très probablement de nuit. Alors arrive un OVNI, un couple de Belges sur la route depuis presque deux ans, chevauchant un très étonnant tandem. La discussion avec eux est un grand moment de plaisir. Ils viennent de traverser l'outback australien avec leur drôle d'engin. Ils terminent leur tour en Asie et repartiront bientôt du Cap pour traverser l'Afrique. Ces routards du vélo constituent une population étrange. Ils ne rêvent que d'errance et de fuite en avant avec toujours avec au coin des lèvres un sourire béat. Ce couple de Belges comme bien d'autres, au cours de leur longue itinérance, ce qui généralement les a le plus marqué c'est le Chili, la Bolivie en traversant le désert de l'Atacama et l'altiplano. Je dois dire que ce que je vois de l'Asie est vraiment loin de m'enthousiasmer comme ces immenses zones sud-américaines. Mais ne comparons pas trop, ce que nous voyons est tout de même intéressant, même si les grands espaces des Andes m'ont beaucoup plus marqué! 

 

P2130651.JPG

 

P2130641.JPG

Sur la photo on voit de gauche à droite le couple d'Allemands sur la route depuis pas mal de temps, Christian, et puis Stéphane qui en est dans son huitième mois de vélo à travers l'Asie.

 

14 février  Kiou Ka Cham à Kasi 95 km

Au lever depuis la terrasse de notre guest house nous avons une vue imprenable sur les vallées tout en bas et le brouillard, que pour une fois nous contemplons de haut.

La route de la veille monte le long de la crête aux deux bosses, que l'on voit plonger dans les brumes.

 

P2140653.JPG

 

Après une bonne nuit, nous partons avec l'intention de rejoindre directement Vang Vieng, plus de 150 km. Cela me semble beaucoup, mais Stéphane ne doute pas. Il paraît qu'il y a pas mal de descente. Psychologiquement, je me mets dans l'état d'esprit d'atteindre le but fixé. Mais les 25 premiers kilomètres constituent une immense montée et après une courte descente ça repart ver le ciel. Très vite nous réalisons que nous ne ferons pas les 150 kilomètres prévus, bien que Stéphane seul les aurait effectués sans problème. En effet, nous parcourerons 95 kilomètres, ce qui est déjà pas mal pour l'entraînement que j'ai. Au cours de ce trajet, que l'on nous annonçait en descente,  j'ai eu l'impression qu'il n'y avait que des côtes et le thermomètre est monté à plus de 40 degrés. Sur la route, beaucoup de circulation, essentiellement des Chinois avec de grosses voitures allemandes. Le camarade Montebourg devrait leur faire la remarque et leur dire d'acheter français! Pour une route tranquille, comme on nous l'avait prédit, nous avons été servis. En plus, dans leurs grosses voitures, ils doublent n'importe où, et attention dans les virages, s'il y a un camion en face, on risque de devoir s'effacer rapidement pour laisser passer une énorme BMW ou un Porsche Cayenne en train de dépasser!

Le paysage karstique est joli, mais le temps voilé, une fois de plus, enlève tout relief. Heureusement nous croisons quelques fous du vélo pour nous faire rigoler. En particulier, un couple de paysans de Colias dans le Gard, tous les deux la soixantaine bien avancée. Ils ne doutent de rien et à 14 heures par 40 degrés ils sont lancés dans une interminable pente de vingt kilomètres, que nous sommes (heureusement) en train de descendre. Ils traversent le Laos en arrivant du Cambodge et vont enchaîner par le Vietnam, ben voyons tout est normal! La femme râle un peu avec son accent chantant du Midi, mais à peine, sans perdre son sourire. En effet, son mari lui a dit, c'est juste une bosse, mais il n'a pas précisé qu'elle faisait vingt kilomètres et que la pente était à 10%! Bon les 14 heures et les 40 degrés ça ne compte pas quand on habite le Gard!

 

P2140670.JPG

 

 

15 février Kasi à Vang Vieng 60 km

Aujourd'hui l'étape sera de courte durée, 60 kilomètres sans grand dénivelé. En trois heures nous arrivons à Vang Vieng, tout en prenant notre temps. Nous nous arrêtons en chemin encore une fois pour discuter avec un couple de Chtis en voyage à vélo pour 15 jours. Arrivée à Vang Vieng vers les 11 heures. La région montagneuse qui entoure la ville est hérissée de pics, l'effet est magnifique. De notre chambre nous embrassons "cette forêt de pics". D'après notre livre guide , il s'agit d'un site d'escalade majeur en Asie.

 

P2150678.JPG

 

Mon vélo continue à avoir des défaillances. Une gaine de dérailleur s'est ouverte, j' en ai trouvé une neuve. Le pédalier émet des bruits des plus inquiétants. Après force graissage, les craquements sinistres se sont atténués. On verra à Vientiane, si je dois changer l'axe et les roulements.

 

16 Février repos à Vang Vieng

Le lever du jour et l'arrivée du soleil sur les montagnes en face de notre fenêtre, je les guette avec l'espoir de faire de magnifiques prises de vue. Le brouillard est du meilleur effet, mais les couleurs sont estompées. Je vous laisse juger:

 

P2160692.JPG

 

P2160687.JPG

 

P2160695.JPG

 

La journée s'est écoulée à se balader dans la ville de Vang Vieng. La grosse  réputation de débauche et de soûlographie de la ville a pris fin il y a quelques mois, suite à une intervention musclée de la police et de l'armée.

N'étant pas dans le même hébergement que Stéphane, nous nous étions donné rendez-vous devant un magasin de vélos hier soir à 18 heures. Malheureusement,  nous ne nous sommes pas attendus devant le même magasin, ce qui fait que nous ne nous sommes pas trouvés. Ce matin nous nous sommes croisés, il semblait en colère, sans doute pensant qu'on l'avait laissé tomber. Dommage, j'avais bien aimé les quelques jours passés avec ce gros baroudeur. Je lui ai mis un petit mot sur la porte de sa paillotte pour lui dire merci pour son aide technique et le plaisir d'avoir fait un bout de chemin ensemble. Je suis un peu triste que cela se termine de cette façon. Mais la vie et la route continuent!

 

 

 

 

17 février Vang Vieng à Phonhong  84 km

 

Ce matin nous partons à 7h30. La route est sans difficulté, la montagne est derrière nous. Seule curiosité rencontrée: lorsque nous arrivons à proximité d'un grand lac, à même le bord de la route un marché est installé. Tous les étalages sont identiques et proposent des poissons séchés.

 

P2170702.JPG

 

P2170700.JPG

Nous arrivons tôt, heureusement car la chaleur en plaine est intense. Petite bourgade à l'aspct désolé et sale toute en longueur en bordure de route. Le logement est de qualité pour cinq euros chacun. A proximité nous avons la possibilité de manger correctement, nous y allons midi et soir. Une soupe aux pâtes accompagnée d'une grosse assiette de verdure, salade, haricots verts crus et autres plantes qui se rapprochent de la menthe. Les haricots ont une particularité, ils sont très longs une quarantaine de centimètres et ils sont sans fil, j'adore je les croque par poignées!

 

 

 

18 février Phonhong à Vientiane  76 km

 

Départ 7h15. Je commence par aller dire au-revoir à notre cuisinière de la veille qui  s'affaire devant ses fourneaux. Elle est toute contente et me sourit largement.

 

  Ce matin encore un tronçon de route sans caractéristique, presque uniformément plat, de la circulation modérément, quelques camions qui crachent une fumée bien noire. Nous pédalons rapidement, ce qui nous permet de faire une halte d'assez longue durée à 50km. 

 

L'arrivée dans Vientiane n'est pas très belle. Sur une dizaine de kilomètres une longue rue au trafic important que nous remontons dans la chaleur de midi. Nous commençons par un tour involontaire de la ville avant de nous repérer. Nous éprouvons quelques difficultés à trouver un logement, mais tout finit bien.

 

P2180706.JPG

 

 

Nous passons l'après-midi à rechercher les deux magasins de vélos que l'on nous a indiqués. Le premier, impossible à trouver, dommage car il est tenu par un Français. Nous finissons par dénicher le second au fond d'un quartier perdu de la ville. Heureusement j'ai l'adresse écrite en laotien sur une feuille. En faisant lire ces renseignements de loin en loin, une femme finit par nous donner l'indication précise, qui nous permet d'atteindre ce magasin de cycles. C'est le réparateur de Vang Vieng qui me l'avait écrite à ma demande.

 

J'explique mon problème d'axe de pédalier. Le diagnostic est rapide, pièce à changer. J'ai rendez-vous pour demain 9 heures. Il me faut maintenant bien identifier la route afin d'être en mesure de revenir sans difficulté. Il est 16 heures, la chaleur et le trafic sont très forts. Pour le moment la petite capitale paisible nous ne la voyons pas trop!

 

Nous partons nous promener à pied à la tombée de la nuit le long de la grande promenade du Mékong. L'atmosphère y est beaucoup plus sympathique, ce qui nous réconcilie avec la ville. Une foule importante déambule le long de cette immense esplanade. De nuit, la ville prend un apect plus agréable bien qu'elle semble plus délabrée dans la pénombre.

 

P2180707.JPG

 

 

19 février  Vientiane

Ma priorité ce matin, c'est de porter mon vélo chez le réparateur. Ca commence mal, il n'arrive pas à désolidariser l'un des bras de pédalier, car sans doute l'oxydation ou un frein filet trop fort  a fait son effet. Le mécanicien essaye à grands coups de marteau, à part déformer l'aluminium, rien ne se passe. On en vient à la scie, et du coup c'est l'ensemble pédalier, plateaux moyeu et bras de pédalier, le tout shimano, que je fais changer. Cela me coûte 35 euros main d'oeuvre comprise. En France il faut compter 100 euros au moins. 

Le temps que les réparations soient effectuées je me promène dans les environs dans un grand espace de temples et de stupas.

P2190713.JPG

 

 

 

P2190714.JPG

 

P2190717.JPG

 Demain nous allons attaquer la dernière partie de notre périple au Laos, de Vientiane à Paksé en passant par le centre, cet itinéraire fait à peu près mille kilomètres. Tout d'abord trois cents kilomètres plats le long du Mékong, puis deux cents kilomètres en montagne, qui nous feront nous enfoncer dans le centre du pays, mais sur route goudronnée. A partir de Mahaxai la route risque de se transformer et ne plus être goudronnée sur trois cents kilomètres. Pour le moment nous n'avons pas d'indication sur ce tronçon, aucun des cyclistes rencontrés n'ayant suivi cette route . Nous savons seulement qu'une rivière n'est pas franchissable en voiture, mais à vélo nous devrions trouver une pirogue pour nous permettre de traverser. Nous atteindrons alors la région du plateau des Boloven et la ville de Pakson. De là en une centaine de kilomètres nous atteindrons la frontière thaïlandaise quarante kilomètres après la ville de Paksé. Nous devrions rentrer en Thaïlande entre le 3 et le 6 mars. 

Pour cette dernière partie au Laos, qui s'étendra sur une douzaine de jours, je vais ouvrir une nouvelle page. Je ne pense pas que nous aurons beaucoup de points internet au centre du pays. En contre-partie j'espère que nous trouverons des coins beaucoup moins envahis par le tourisme de masse.

 

 

Commentaires

belle route.....Je suis impressionné par le nombre de cyclistes !!!! Sur toute cette traversée, nous n"en avions rencontré qu'un venant en sens inverse mais pas de contact, le pauvre était en plein effort sur cette fameuse montée de 20 kils.
Aviez-vous baptisé vos bicyclettes ? les nôtres: Tulipe pour mon Gitane et Tournesol pour le Peugeot. Tulipe prend sa retraite à Cairns en Australie.
Sympa votre compte rendu.
Bonne route.
Gérard.

Écrit par : GERARD | 16/02/2014

Les commentaires sont fermés.