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19/01/2009

nuit imprévue en Afghanistan

 

Passage imprévu en Afghanistan.                                                                                      Un jour, il y a maintenant bien longtemps (1976) nous volions à bord d'un avion militaire de Téhéran vers un aéroport au Pakistan , mais du fait d'un retard à cause d'une panne, la nuit venant et l'aéroport de destination ne pouvant nous accueillir nous avons opté pour un atterrissage en Afghanistan. Branle-bas de combat, d'abord refus, puis après discussion autorisation. Il s'agissait d'un terrain militaire encombré d'une multitude de vieux appareils soviétiques.
Sitôt au sol, on nous prévient que dès le lever du jour nous devrons repartir et trois options nous sont proposées pour passer la nuit, l'avion, un bâtiment ou une petite pelouse à quelque distance de l'aéronef. Trois groupes sont rapidement constitués. Nous sommes un petit nombre à opter pour la pelouse. Nous nous installons. A chacun des quatre coins de notre carré d'herbe une sentinelle équipée d'un superbe fusil surmonté d'une baïonnette se positionne. La nuit va tomber, le paysage qui nous entoure est d'une beauté sauvage que je n'ai jamais vue ailleurs. Une succession de chaînes de montagnes dans un monde minéral, qui prend une multitude de couleurs des plus vives aux plus sombres avec une prédominance des mauves. Je suis resté comme hypnotisé jusqu'à ce que la nuit soit totale. J'ai éprouvé pendant ce coucher de soleil dans ce monde figé une des plus fortes émotions de ma vie. Enfin vient le moment de s'endormir. Sporadiquement les sentinelles, pourtant proches les unes des autres, s'appelaient, ce qui ne favorisait le sommeil. A un moment de la nuit , il me vient un besoin naturel, heureusement pas le plus important. Je me lève avec précaution, immédiatement un garde me met en joue. Je m'immobilise en attendant qu'il soit sur moi et essaie de lui expliquer par gestes mon problème. Il finit par comprendre et me fait signe de me diriger vers le bord de la pelouse et me demande de stopper au plus près. Il se positionne juste derrière moi , juste l'espace de me mettre son fusil dans le dos. Cela a eu un effet pour le moins inhibiteur, donc logiquement les choses ont commencé à prendre du temps. L'impatience le gagnant, mon charmant garde a commencé à élever la voix et comme ça ne suffisait pas à me débloquer il m'a donné des petits coups de baïonnette dans les reins. J'ai protesté, il s'est un peu reculé puis enfin j'ai pu regagner mon coin d'herbe et replonger dans les bras de Morphée. Le lendemain matin je me suis réveillé au bruit des moteurs de notre avion qui démarraient. J'ai sauté dedans et rapidement nous sommes partis. Je me suis collé au hublot pour profiter une dernière fois de ce spectacle de montagnes sauvages, qui restera dans ma mémoire comme un rêve magnifique.